Ça sonne toujours aussi creux
La finale de la Coupe de la Ligue sera le premier match à guichets fermés de la saison
Si ça bouge sur le terrain, et maintenant en coulisses aux Girondins, il y a une chose qui ne change pas : l’affluence décevante du Matmut Atlantique. Au point que le stade ne va vivre que son premier match de la saison à guichets fermés, samedi, avec la finale de la Coupe de la Ligue entre Paris et Monaco. L’enceinte bordelaise a un taux de remplissage de 57 % en L1 (23 867 spectateurs en moyenne). Un mauvais chiffre que SBA, la société gestionnaire du stade, ne veut pas commenter, alors que les Girondins n’ont trouvé personne pour répondre à nos questions. Alors, comment améliorer l’affluence au Matmut Atlantique au-delà des résultats sportifs ? Pierre Rondeau, économiste du sport, propose des solutions.
Construire une culture club. Selon notre spécialiste, il y a surtout des spectateurs et non des supporters à Bordeaux. Il faut donc créer « une âme de supporters en multipliant, par exemple, les partenariats avec les clubs locaux dès le plus jeune âge ». Les Girondins font déjà régulièrement venir des écoles de football au stade.
Le « Yield Management ». Cette technique marketing est déjà utilisée par des compagnies de transport aériens et ferroviaires. Pour les Girondins, cela consisterait à vendre des billets avec un prix qui varie selon l’offre et la demande. « Ça permettrait, notamment, d’avoir des places à 5 € pour les matchs qui attirent peu de monde, explique Pierre Rondeau. Ça existe déjà en Championship [deuxième division anglaise]. » En faire un objet commercial. C’est le projet des investisseurs américains intéressés par le rachat du club et peut-être même du stade : optimiser au maximum la rentabilité du Matmut Atlantique. Pour l’économiste du sport, le parfait exemple, c’est l’Allianz Stadium de la Juventus de Turin : « Avant, ils jouaient dans un stade beaucoup plus grand (70 000 places) que maintenant (41 000 places). Mais, paradoxalement, le club fait bien plus de bénéfices avec sa nouvelle enceinte, où il y a notamment un centre commercial et des restaurants. »
Gérer au mieux les supporters.
C’est avant tout l’image du club qui est en jeu là. « Il faut que l’ambiance soit bonne dans le stade pour attirer le spectateur. C’est très important », rappelle Pierre Rondeau. A ce sujet, il conseille aux Girondins d’avoir un représentant des supporters dans son organigramme.