20 Minutes (Bordeaux)

Ça sonne toujours aussi creux

La finale de la Coupe de la Ligue sera le premier match à guichets fermés de la saison

- Clément Carpentier

Si ça bouge sur le terrain, et maintenant en coulisses aux Girondins, il y a une chose qui ne change pas : l’affluence décevante du Matmut Atlantique. Au point que le stade ne va vivre que son premier match de la saison à guichets fermés, samedi, avec la finale de la Coupe de la Ligue entre Paris et Monaco. L’enceinte bordelaise a un taux de remplissag­e de 57 % en L1 (23 867 spectateur­s en moyenne). Un mauvais chiffre que SBA, la société gestionnai­re du stade, ne veut pas commenter, alors que les Girondins n’ont trouvé personne pour répondre à nos questions. Alors, comment améliorer l’affluence au Matmut Atlantique au-delà des résultats sportifs ? Pierre Rondeau, économiste du sport, propose des solutions.

Construire une culture club. Selon notre spécialist­e, il y a surtout des spectateur­s et non des supporters à Bordeaux. Il faut donc créer « une âme de supporters en multiplian­t, par exemple, les partenaria­ts avec les clubs locaux dès le plus jeune âge ». Les Girondins font déjà régulièrem­ent venir des écoles de football au stade.

Le « Yield Management ». Cette technique marketing est déjà utilisée par des compagnies de transport aériens et ferroviair­es. Pour les Girondins, cela consistera­it à vendre des billets avec un prix qui varie selon l’offre et la demande. « Ça permettrai­t, notamment, d’avoir des places à 5 € pour les matchs qui attirent peu de monde, explique Pierre Rondeau. Ça existe déjà en Championsh­ip [deuxième division anglaise]. » En faire un objet commercial. C’est le projet des investisse­urs américains intéressés par le rachat du club et peut-être même du stade : optimiser au maximum la rentabilit­é du Matmut Atlantique. Pour l’économiste du sport, le parfait exemple, c’est l’Allianz Stadium de la Juventus de Turin : « Avant, ils jouaient dans un stade beaucoup plus grand (70 000 places) que maintenant (41 000 places). Mais, paradoxale­ment, le club fait bien plus de bénéfices avec sa nouvelle enceinte, où il y a notamment un centre commercial et des restaurant­s. »

Gérer au mieux les supporters.

C’est avant tout l’image du club qui est en jeu là. « Il faut que l’ambiance soit bonne dans le stade pour attirer le spectateur. C’est très important », rappelle Pierre Rondeau. A ce sujet, il conseille aux Girondins d’avoir un représenta­nt des supporters dans son organigram­me.

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En Ligue 1, le taux de remplissag­e atteint à peine les 57% cette saison.

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