20 Minutes (Bordeaux)

Y a un hic dans les facs P.6

Des mouvements de contestati­on d’étudiants émergent dans plusieurs université­s. Ils pourraient prendre de l’ampleur avec la grève prévue mardi.

- Delphine Bancaud

Assiste-t-on à une poussée de fièvre dans les université­s ? La question se pose au regard de plusieurs événements récents. Il y a eu par exemple les violences perpétrées jeudi dernier envers des grévistes par des hommes encagoulés, à la faculté de droit de Montpellie­r. L’université a par la suite été fermée jusqu’au 3 avril. Toujours à Montpellie­r, un « blocus illimité » a été voté mardi à la fac Paul-Valéry contre la loi sur l’orientatio­n et la réussite des étudiants (ORE), qui, selon ses opposants, va se traduire par une sélection à l’entrée de l’université. Mais ce n’est pas tout. La fac JeanJaurès de Toulouse est également bloquée depuis un mois, contre le projet de fusion des université­s toulousain­es, mais aussi contre la loi ORE. Dans d’autres villes, les tensions sont aussi manifestes, comme à Nantes, Bordeaux ou Rennes. « A Rouen, un bâtiment de l’université est bloqué, tout comme à Nancy », ajoute la présidente de l’Unef, Lilâ Lebas. Des protestati­ons qu’observe attentivem­ent le ministère de l’Enseigneme­nt supérieur, qui ne croit pas à l’hypothèse d’une prochaine insurrecti­on. « Les blocages ne doivent concerner au maximum que 5 % des étudiants, indique à 20 Minutes un proche du dossier. Hormis à Toulouse et à Montpellie­r, ce n’est pas une fac entière qui est bloquée, mais un bâtiment. Et les blocus ne durent parfois qu’une journée. »

Le test de la grève de mardi

Mais, dans le clan des contestata­ires, on commence à croire à un vrai mouvement de grogne. « La mobilisati­on prend de l’ampleur et elle a été dopée par la grève réussie du 22 mars, affirme ainsi la présidente de l’Unef, Lilâ Lebas. Il nous a fallu du temps pour faire comprendre les incidences de la loi ORE et le fait qu’elle transforma­it toute la vision de l’Enseigneme­nt supérieur. Mais là, les étudiants veulent défendre le droit à l’éducation pour toute une génération. » Impossible cependant selon Robi Morder, sociologue spécialist­e des mouvements étudiants, de dire pour l’instant s’il s’agit d’« une simple étincelle ou de la première étape d’une montée de la colère ». Du côté de l’Unef, on attend avec impatience la grève de mardi, qui réunira cheminots, pilotes, éboueurs, étudiants… « Ce sera un test, et on espère que le gouverneme­nt va enfin nous écouter », avertit Lilâ Lebas.

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A l’université Paul-Valéry de Montpellie­r, mardi.
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Des étudiants nantais ont manifesté mercredi dans la ville.

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