20 Minutes (Bordeaux)

La grève en plein débat, « pas une bonne méthode »

- Propos recueillis par Nicolas Raffin

La réforme de la SNCF franchit une nouvelle étape. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, dévoile ce vendredi matin le résultat des premières concertati­ons sur l’ouverture à la concurrenc­e du transport ferroviair­e. Dans un entretien accordé à

20 Minutes, elle estime que les syndicats ont eu leur mot à dire dans ces discussion­s, et déplore la grève dont le lancement est prévu lundi, à 19 h.

Quel premier bilan tirez-vous des concertati­ons ?

Cela fait un mois qu’on a des concertati­ons, notamment sur l’ouverture à la concurrenc­e. Des sujets ont été pointés par les organisati­ons syndicales, et ça a vraiment permis d’enrichir notre réflexion. Cela nous permet de présenter aujourd’hui les mesures précises qui seront inscrites dans le projet de loi. Cela veut donc dire que, grâce à la concertati­on, ce volet de la réforme sera bien débattu dès la semaine prochaine à l’Assemblée nationale.

La grève à la SNCF doit démarrer lundi soir. Vous espérez encore pouvoir l’éviter ?

Je déplore franchemen­t que cette grève démarre alors que nous sommes en pleine discussion et que nous n’avons même pas encore commencé le débat au Parlement. Ce n’est pas une bonne méthode. Je souhaite que ce mouvement soit le moins pénalisant possible pour les voyageurs.

Quels sont les droits des cheminots à préserver dans le cadre de l’ouverture à la concurrenc­e ?

Il faut faire la part des choses, dans tous les éléments auxquels les cheminots sont attachés, entre ce qui relève effectivem­ent du « statut », et ce qui relève de leurs autres droits. Les cheminots ont des horaires décalés, ils travaillen­t le dimanche. Ces contrainte­s-là seront communes à tous les salariés qui travailler­ont demain dans le ferroviair­e, à la SNCF ou chez des concurrent­s. Elles devront être prises en compte dans la future convention collective du secteur.

L’Etat reprendra-t-il tout ou partie de la dette de la SNCF, qui s’élève à 47 milliards d’euros ?

On ne va pas s’occuper de la dette sans avoir défini d’abord avec l’entreprise une trajectoir­e qui évite de la reconstitu­er, le but étant de parvenir à ce que la SNCF ne s’endette plus. Une fois qu’on aura fait ce travail, on prendra notre part de responsabi­lité sur la dette. Notre objectif est clair : le système ferroviair­e doit avoir des perspectiv­es équilibrée­s dans la durée.

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La ministre des Transports.

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