Unai Emery, si loin du but
Le PSG mené par le Basque affronte Monaco samedi
« Avec le départ d’Ibra, il a fallu qu’Emery change les mentalités. »
Le blogueur Florent Toniutti
Ça sent la fin. Si l’on en croit ce que disait récemment le latéral parisien Thomas Meunier, Unai Emery devrait plier bagage au terme de sa deuxième saison avec le PSG. Le coach espagnol, qui tentera de gagner la Coupe de la Ligue contre Monaco, samedi à Bordeaux, laissera-t-il une belle trace de son passage? « Autant Laurent Blanc avait laissé une empreinte, autant là… souffle Vincent Guérin, l’ex-milieu parisien. C’est difficile d’avoir un avis bien tranché, parce qu’il n’y a pas eu un système de jeu bien particulier mis en place depuis qu’il est arrivé. Il y a eu des hésitations, des changements… » Le constat est dur. Surtout quand on se souvient des promesses qui ont accompagné l’arrivée du triple vainqueur de la Ligue Europa dans la capitale. « En deux ans, on n’aura vu que cinq ou six matchs avec la vraie patte Emery [intensité et pressing important, apport des latéraux, jeu vertical] », constate Florent Toniutti, le créateur du blog Chroniques Tactiques. Mais le Basque aurait des circonstances atténuantes, selon l’analyste bordelais : « Avec le départ d’Ibra, il a fallu qu’il change un peu les mentalités et ça, c’est sa première victoire. De la défaite face à Monaco en août 2016 jusqu’au 4-0 face au Barça, en mars 2017, il y a une certaine progression sur le plan collectif. » Ah, ce fameux 4-0 face aux Catalans… Le séisme de la remontada a eu tendance à effacer de certaines mémoires ce match de dingue, où on a eu un condensé de la philosophie d’Emery. « Pour moi, c’est plus “un accident de parcours”, ce n’est pas quelque chose qui a été mis en place dans la continuité », tempère Vincent Guérin. Maintenu à son poste après une saison marquée par la remontada et la perte du titre en L1, Emery a eu droit à une seconde chance. Avec deux jolis cadeaux nommés Neymar et Mbappé. Pour Toniutti, avec ce recrutement de mammouth, l’ex-coach de Séville a un peu abandonné ses principes : « Il s’est effacé devant ces deux individualités. Il a construit une équipe pour essayer de garder un certain équilibre, tout en laissant le soin à ces deux-là de faire les différences. Ce n’était plus sa patte. Tactiquement, cette deuxième saison est une déception. » Reste que l’Espagnol est encore en course pour un triplé L1-Coupe de France-Coupe de la Ligue. Mais, pour ce PSG version Qatar, marcher sur la France est vécu comme quelque chose de normal. Et c’est bien sur la scène européenne que les coachs parisiens sont jugés. Emery a clairement échoué. A qui le tour?