Le jour où la parole de Zidane a laissé la Juve sans voix
LIGUE DES CHAMPIONS Le coach a changé le cours de la finale en 2017
Ç a fonctionne à chaque fois qu’un match change d’âme à la mitemps. Le mythe de la causerie qui bouleverse tout dans l’intimité du vestiaire. Sauf que, parfois, le mythe devient réalité. C’était le cas le 3 juin 2017. Contrariés par la Juventus – que le Real retrouve ce mardi (20 h 45) – en finale de Ligue des champions, les Merengue ont fini par s’imposer (4-1), grâce à un second acte maîtrisé. Merci qui? Zinédine Zidane, bien sûr, qui a reboosté ses hommes au repos.
Un fin tacticien aussi
Début février, la chaîne du Real Madrid a diffusé le documentaire retraçant la victoire du club en Ligue des champions. Dans ces images, le discours de Zidane à la mi-temps. Celui qui a tout changé. Après avoir laissé ses hommes récupérer, il a pris la parole (d’évangile) : « Il faut être plus agressif au niveau défensif quand nous n’avons pas le ballon, pour arriver à temps sur le porteur. On doit être plus près les uns des autres, les faire reculer. Il faut jouer plus rapidement entre les lignes, sur les ailes, des centres rasants, et on marque. » Luka Modric, quelques semaines après la finale, détaillait les consignes de l’exn° 10 des Bleus dans la presse croate : « Zidane et son staff ont détecté une faiblesse dans la défense de la Juve. Il nous a montré qu’ils laissaient des espaces sur les centres en retrait. » Si l’on excepte la frappe un peu chanceuse de Casemiro, qui a redonné l’avantage aux Madrilènes, en début de seconde période, les trois autres réalisations (doublé de Ronaldo et but d’Asensio) viendront de l’exécution d’une action telle que la réclamait l’ancien Bordelais, avec des centres rasants entre les six mètres et le début de la surface. Cela démonte un préjugé largement entretenu sur le Zinédine Zidane entraîneur : un meneur d’hommes extraordinaire à la vision tactique tout à fait ordinaire. Un peu léger, si l’on considère que le bonhomme court après sa troisième Ligue des champions en trois ans, avec un schéma tactique à chaque fois différent.