Le biogaz donne toutes ses couleurs aux tomates
Un centre de déchets alimente en chauffage huit hectares de tomates, en Gironde
Après une première récolte il y a deux ans sur quatre hectares, le site de Lapouyade en Gironde a atteint aujourd’hui sa taille définitive, soit huit hectares, et les serres regorgent de tomates qui ont mûri dans un environnement chauffé grâce à l’unité de stockage de déchets voisine, gérée par Veolia. Les serres ont été construites sur une réserve foncière de l’opérateur par les Paysans de Rougeline, créés en 1990 et qui produisent 75000 t de fruits et légumes par an.
Premier pôle de ce type
Le biogaz obtenu par la dégradation des déchets (430 000 t par an) alimente huit moteurs de l’installation de stockage de déchets non dangereux. C’est la chaleur produite lors du refroidissement de ces moteurs qui est récupérée. Elle permet d’alimenter un réseau de chauffage (actif seulement pendant les périodes de froid) via un kilomètre de canalisations en lien avec les serres. Le groupement des Paysans de Rougeline table sur une production de 5 000 t de tomates cette année. Veolia estime que dix kilos de déchets sont nécessaires pour fournir l’énergie pour la production d’un kilo de tomates. Le groupe Veolia a investi 5 millions d’euros pour cette extension et 21 millions d’euros sur le site (réseau d’approvisionnement en énergie, terrassement, etc.) depuis 2014. « C’est le premier pôle de ce type en Europe et on va essayer de le reproduire ailleurs en France en partenariat avec des serristes », annonce Sylvie Recrosio, directrice du recyclage et de la valorisation pour Veolia Aquitaine. Les Paysans de Rougeline sont installés sur trois bassins de production (Sud-Ouest, Roussillon et Provence) qui représentent environ 300 ha.