L’inusable Alejandro Valverde connaît ses classiques
L’Espagnol, en grande forme en ce début de saison, est le favori de la Flèche Wallonne, ce mercredi
Le scénario est déjà écrit : ce mercredi, dans le Mur de Huy, où se joue l’arrivée de la Flèche Wallonne (Belgique), Alejandro Valverde va dégoûter ses adversaires un à un pour s’offrir un cinquième sacre de rang sur la classique ardennaise. «C’est la côte parfaite pour mes caractéristiques, détaille l’Espagnol de 38 ans. Si je suis en tête à 200 m de la ligne, c’est très compliqué de me battre. » Malgré un palmarès sans égal et une capacité invraisemblable à jouer la gagne sur tous les terrains, le coureur de la Movistar fait toujours débat. La raison ? Une poche de sang, au nom de son berger allemand, qui lui a valu deux ans de suspension dans le cadre de l’affaire Puerto en 2010.
« Il ya des leaders qui sont des gros cons. Alejandro, c’est tout l’inverse. » Christophe Moreau
« Il est associé à une affaire sulfureuse, mais il a payé sa dette, assure Christophe Moreau, son ancien équipier à la Caisse d’Epargne. Depuis, je pense que Valverde a démontré qu’il était un champion avec un grand C. Il gagne des courses avec facilité, légitimité, et même une certaine exubérance. Plutôt que de le critiquer, on ferait mieux de s’en inspirer.» S’inspirer du coureur autant que de l’homme. « Alejandro fait partie des coureurs les plus populaires du peloton, y compris en France, nous apprend Clément, fan de l’Espagnol et fondateur du blog francophone Venga Valverde. Pendant le Tour, il est sur le podium des coureurs qui reçoivent le plus de courriers des fans. » Avec ses équipiers, Valverde est également une crème. « Il y a des leaders qui sont des gros cons dans le peloton. Alejandro, c’est tout l’inverse, ajoute Moreau. Il va envoyer un jambon Pata
negra ou une caisse de Rioja à chaque membre de l’équipe, jusqu’au masseur, pour fêter une belle campagne de victoires. C’est un leader qui fédère, et ses équipiers lui sont dévoués corps et âme.» Il n’y a qu’à se souvenir des têtes d’enterrement au sein de son équipe, le soir du prologue du Tour de France 2017, quand tout le monde a cru à une fin de carrière prématurée du champion, après une grosse chute. Malgré le poids des années et la gravité de la blessure, Valverde s’est remis sur pied. « C’est la génétique, expliquait le médecin de la Movistar. Alejandro fait partie des êtres humains privilégiés. » Le dinosaure est revenu aussi fort qu’avant, avec une dixième classique dans le viseur, comme le grand Eddy Merckx. Le bonhomme a même annoncé qu’il se voyait aux Jeux, à Tokyo, en 2020. C’est qu’il serait capable de finir sur un titre olympique, le bougre.