Le Médoc, un futur «labo» pour le train à hydrogène ?
Le député LREM, Benoît Simian, souhaite une révolution des transports
Spécialiste des questions de mobilité, Benoît Simian, le député de la 5e circonscription de la Gironde, entend désenclaver le Médoc avec des solutions innovantes.
Vous venez de rencontrer les dirigeants d’Alstom sur le train hydrogène. Quel est ce projet ?
Dans le cadre du rapport Duron, nous avons longuement réfléchi sur ce sujet de l’hydrogène. Nous nous sommes dit que sur les lignes où l’on demande l’électrification, il était plus judicieux de partir sur cette solution – une pile à combustible – car c’est beaucoup moins cher. Et surtout, c’est répondre au défi des petites lignes. J’aimerais que la ligne du Médoc en devienne le laboratoire. Sur Bordeaux-Soulac, 45 millions d’euros ont été négociés dans le cadre du contrat de plan Etat-région pour refaire la caténaire jusqu’à Soulac-sur-Mer, et cela fait juste trois ans que ce contrat de plan a été signé et on n’en voit pas la couleur…
Ce train à hydrogène circulerait-il sur l’ensemble de la ligne ?
Non, car sur la zone dense entre la métropole et Macau, il faut mettre du matériel léger – un tramway – sur le réseau ferré national. On aurait ainsi le premier RER métropolitain de France. Une étude en cours sera rendue en juillet. Cela, c’est du concret et c’est atteignable. Et pour le financer, des contrats de mobilité seront signés cet automne, pour mettre autour de la table la région, la métropole et la communauté de communes Médoc Estuaire.
Concrètement, comment fonctionnerait ce train à hydrogène ?
Pour alimenter ce train, il faut une centrale photovoltaïque à proximité d’une gare, soit environ 1 500 m2 de photovoltaïque. L’étude est en cours. Dans la loi de programmation à l’automne, il y aura un appel à projets pour l’hydrogène. C’est quelque chose de tout à fait atteignable d’ici cinq ans. En attendant, on désélectrifie la voie de Macau à Soulac et on passe en bi-mode (diesel) pour plus de fiabilité.
D’autres lignes pourraient-elles accueillir ce train à hydrogène ?
Oui : Oloron-Bedous, SaintesRoyan… C’est toute la Nouvelle-Aquitaine qui doit être pilote. Je réunirai fin mai l’ensemble des acteurs, dont SNCF Réseau, SNCF Mobilités, l’Ademe et la région. On peut aussi décrocher des fonds européens pour ces projets. Et ensuite on ira plus loin avec le constructeur Alstom.