Des sanitaires mobiles installés dans des camps de fortune
L’association Dynam’eau a installé ses premiers sanitaires démontables dans un camp de fortune à Bègles
« C’est très bien, je les remercie beaucoup », sourit Vera, 24 ans, demandeuse d’asile albanaise qui vit avec ses deux enfants dont un bébé de quatre mois dans un squat à Bègles, dans l’agglomération bordelaise. Pendant qu’elle fait sa lessive avec les moyens du bord, un tuyau d’arrosage rafistolé, l’association Dynam’eau et plusieurs occupants du site installent les premiers sanitaires mobiles (douche et toilettes). Cette association locale qui agit à l’international a voulu aussi prendre à brasle-corps le problème de l’accès à l’eau dans la métropole bordelaise avec ce projet baptisé «Les toilettes se bougent le Q ».
Dans ce squat, implanté sur un terrain en friche qui accueillait auparavant un supermarché, l’association a d’abord testé son premier prototype de sanitaire. Devant le succès rencontré, elle a implanté un autre équipement. « C’est mieux pour nous que d’aller dans le parc c’est sûr, mais j’aimerais aussi qu’on nous aide à nettoyer tout ça», réagit Kévin, 20 ans, qui vit depuis quatre mois sur ce campement jonché de détritus.
Hygiène et santé
L’association explique : « Nos équipes qui se rendent au sein des squats et bidonvilles constatent les conséquences de cette absence d’équipement sur les habitants de ces lieux de vie : pathologies digestives, dermatologiques, bucco-dentaires, risque d’incendie, consommation exubérante d’eau, défécation à l’air libre, assiduité scolaire affaiblie etc. » Théo Andrieux, de l’association Dynam’eau précise : « Très souvent les occupants doivent recourir au système D et cela occasionne parfois des grosses fuites d’eau. » Soutenue financièrement par Bordeaux Mécènes Solidaires et la fondation Abbé Pierre pour ce projet, l’association a aussi pour objectif d’aider les occupants à réparer leurs fuites. Elle travaille aussi en partenariat avec Suez pour le raccordement des toilettes mobiles, déplaçables en cas d’expulsions. « C’est important qu’il y ait une participation des usagers à la construction des sanitaires, pour permettre ensuite un bon entretien », souligne Stéphanie Ioan, déléguée générale de Bordeaux Mécènes Solidaires.