«Elle mentait comme elle respirait»
« Je n’ai pas tué Sophie [Lionnet] ! » Sabrina Kouider le jure, jeudi, devant la cour de l’Old Bailey, à Londres : elle n’est en rien responsable de la mort de sa jeune fille au pair, dont le corps a été retrouvé en partie calciné, fin septembre. Mais, à entendre l’accusée, elle aurait presque eu toutes les raisons de le faire, tant la Troyenne de 21 ans lui aurait mené la vie dure. « Elle se reposait tout le temps et je devais tout faire, clame la mère de famille face à l’avocat d’Ouissem Medouni, son ex-compagnon et coaccusé. Elle mentait comme elle respirait. » Pour Sabrina Kouider, la victime n’était pas la jeune fille « gentille, innocente » qu’évoquent pourtant tous ceux qui l’ont côtoyée. Elle prenait de « l’héroïne et de la morphine » et lui aurait confié avoir rencontré un homme. L’accusée en est certaine, il s’agissait de Mark Walton, le père de son fils, dont elle est obsédée depuis leur rupture en 2013. Sophie Lionnet l’aurait même aidé à abuser sexuellement d’un membre de sa famille.
Celle qui a juré ne pas être « folle » n’en avait pourtant pas la preuve. Alors, aidée par Ouissem Medouni, lui aussi convaincu de la réalité des accusations, elle a fait subir à Sophie Lionnet des séances d’interrogatoires musclés. Mais Sabrina Kouider dit n’avoir jamais touché Sophie Lionnet. Excepté la fois où elle l’a frappée avec un câble électrique, et celles où elle l’a poussée. « Ça ne fait pas de moi une meurtrière pour autant. » Commencé le 19 mars, le procès doit entrer dans sa dernière semaine lundi. De notre envoyé spécial à Londres,