Plus de 50 morts à Gaza après l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem
Conflit Les Israéliens ont violemment réprimé lundi les manifestations contre l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem
Depuis la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, en décembre, les tensions n’ont fait que s’aggraver. Pour aboutir, lundi, à la mort d’au moins 52 Palestiniens – selon le dernier bilan du ministère de la Santé gazaoui –, tués dans la bande de Gaza par des soldats israéliens près de la frontière, où des dizaines de milliers de personnes manifestaient contre le transfert de l’ambassade américaine.
Nouvelle mobilisation mardi
Officiels américains et israéliens célébraient en grande pompe un moment « historique » et la force de leur alliance, sous une vaste tente blanche plantée dans l’enceinte de la nouvelle ambassade. A quelques dizaines de kilomètres de là, dans la bande de Gaza sous blocus, des Palestiniens ont protesté toute la journée. Les plus résolus ont affronté, au péril de leur vie, les tirs des soldats israéliens, en allant lancer des pierres et en tentant de forcer la barrière de sécurité lourdement gardée qui sépare l’enclave et le territoire israélien. L’Etat hébreu avait prévenu qu’il emploierait « tous les moyens » pour protéger ses soldats et la barrière, et empêcher toute incursion en Israël de Palestiniens susceptibles de s’en prendre aux populations civiles riveraines. Parmi les tués figurent plusieurs mineurs de moins de 16 ans. Des centaines d’autres Palestiniens ont été blessés. Il s’agit de la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l’été 2014 dans la bande de Gaza. Une nouvelle mobilisation est prévue mardi, les Palestiniens commémorant le 15 mai la « Nakba », la « catastrophe » qu’a constituée pour eux la création d’Israël en 1948, synonyme d’exode pour des centaines de milliers d’entre eux. Ces événements ont suscité une vive inquiétude internationale, dans un contexte de tensions et d’incertitudes régionales déjà fortes. Le Koweït a demandé une réunion en urgence mardi du Conseil de sécurité de l’ONU. Son secrétaire général, Antonio Guterres, s’est dit « particulièrement inquiet ». L’Union européenne et Londres ont appelé à la retenue. Quant à la Maison-Blanche, elle a dénoncé, elle, la « responsabilité » du Hamas.