20 Minutes (Bordeaux)

François Damiens voit grand pour ses caméras cachées

Avec « Mon ket », François Damiens revient à la caméra cachée

- Propos recueillis par Caroline Vié

François Damiens revient à ses premières amours : un tournage en caméra cachée. Pour Mon ket, tourné en Belgique, il s’est composé un personnage de voyou évadé de prison, tentant de se rapprocher de son fils de 15 ans. Cette comédie coécrite avec Benoît Mariage surprend par sa liberté de ton et son originalit­é.

Pourquoi avoir eu recours au procédé de la caméra cachée ?

Je fais cela depuis vingt ans à la télé. J’ai eu envie de pousser le bouchon plus loin en adoptant le format d’un long-métrage. En faisant l’acteur dans de nombreuses fictions, je me suis rendu compte que cela me manquait de ne plus improviser et de ne plus donner la réplique à des nonprofess­ionnels.

Comment avez-vous mis au point votre look ?

Il me fallait quatre heures de maquillage pour le mettre au point, entre fards et prothèses. C’était étouffant : la peau de mon visage ne respirait plus. Mais il était indispensa­ble que ce maquillage soit parfait, car les gens que je piégeais ne devaient pas imaginer que j’étais grimé. Et j’étais vert quand il est arrivé qu’on me reconnaiss­e. Comment avez-vous conçu le scénario ?

J’ai pensé à ces types qui se conduisent comme des potes plutôt que comme des pères pour leur gamin. Evidemment, l’histoire a évolué avec les sketchs, car je tenais à une continuité. Il fallait éviter à tout prix d’arriver à une suite de saynètes décousues. Nous avons tourné pendant un an et demi en montant le film au fur et à mesure.

Vous attendiez-vous à un tel boulot ? Carrément pas ! On s’est retrouvé avec six cents heures de rushs. Pour chaque situation, nous piégions plusieurs personnes. Je tiens à préciser que toutes ont été informées et rétribuées. Ce film n’aurait pas pu se faire en France pour des raisons de droit à l’image. Comment les gens réagissaie­ntils quand ils comprenaie­nt qu’ils avaient été piégés ?

Etonnammen­t bien ! Il faut dire que je prenais garde à ne jamais être méchant, à ne pas les tourner en ridicule. C’est mon personnage qui est grotesque, pas ses interlocut­eurs. Les Belges ont un sens du second degré qui leur permet de faire la différence.

Techniquem­ent, était-ce facile ?

Pour l’image, pas de souci ! Entre caméras dissimulée­s et caméras de surveillan­ce, il nous arrivait d’avoir sept points de vue. Je suis passé maître dans la dissimulat­ion de caméras. Le son était plus compliqué à mettre au point. Pour la scène du parking, nous avons fait offrir aux employés des polaires dans lesquels nous avons dissimulé des micros.

Que vous aura appris cette expérience ?

Que la plupart des Belges sont gentils et patients. Si je croisais le personnage de Mon ket, je l’enverrais promener ! Mais je n’ai pas eu de réactions agressives. Le tournage de ce film m’a rassuré sur la nature humaine.

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François Damiens (à g.) a dû se grimer le visage pour piéger les Belges.

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