20 Minutes (Bordeaux)

« Un sauveteur pour quatre nageurs »

La traversée de la Garonne reste une course de nage libre très sécurisée

- Propos recueillis par Clément Carpentier

Oui, on peut nager dans la Garonne ! Si ce n’est pas vraiment conseillé, surtout à Bordeaux, près de 400 nageurs prendront bien le départ de la traditionn­elle traversée de la Garonne, dimanche matin (11 h 30). Dans une eau à 19 °C, ils devront parcourir 1 700 m pour rejoindre la rive droite depuis le ponton d’honneur. Une vraie performanc­e sportive très encadrée dans ce fleuve souvent dangereux. Marc Lafosse, l’organisate­ur, nous explique pourquoi le dispositif de sécurité pour cette course est si particulie­r.

Comment se déroule la traversée de la Garonne ?

Tout d’abord, tout le monde ne part pas en même temps. On déclenche des vagues de concurrent­s selon le courant. Cette année, il y en aura quatre. Les moins rapides partent au début et les plus rapides à la fin, pour que personne ne se gêne. Il y a un podium après chaque vague.

N’importe qui peut participer ?

Non ! Il faut, bien sûr, un certificat médical de la part d’un médecin, mais aussi un brevet de 400 m nage libre délivré par un maître-nageur. Nous avons, par ailleurs, des accords avec trois fédération­s pour les licenciés. Enfin, la combinaiso­n est obligatoir­e pour des questions de flottabili­té.

Quel est le dispositif de sécurité ?

Des sauveteurs encadrent la course. Il y en a un pour quatre concurrent­s. Ils naviguent sur des paddles boards. Ils sont là pour rassurer, surveiller et effectuer les premiers soins en cas de problème. Si c’est le cas, les sauveteurs peuvent faire appel à des jetskis, équipés de civières flottantes, pour prendre en charge des nageurs en détresse.

Avez-vous déjà eu des incidents ?

Il y en a régulièrem­ent des petits pendant la course. Par exemple, des personnes font des crises d’angoisse dans l’eau. Deux ou trois par vague. Il y a deux ans, un nageur a fait un début d’infarctus, mais il a été très rapidement pris en charge par la sécurité. Des incidents comme ça, c’est beaucoup plus rare.

Comment nage-t-on dans ce fleuve ?

Ça reste dangereux. Les sauveteurs sont aussi là pour diriger le nageur, car Il peut très vite être déporté par le courant. Il faut nager en crawl et sortir souvent la tête de l’eau pour regarder devant, car on ne voit rien dans la Garonne. C’est tout noir.

Il y a d’autres dangers ?

Oui, les morceaux de bois. Pour ça, on a des bateaux et les jets skis pour faire le ménage pendant la course.

 ??  ?? La combinaiso­n est obligatoir­e pour des questions de flottabili­té.
La combinaiso­n est obligatoir­e pour des questions de flottabili­té.

Newspapers in French

Newspapers from France