20 Minutes (Bordeaux)

L’heure de la braderie n’a pas sonné

Les Girondins ne devraient pas être vendus cette saison

- Clément Carpentier

Nicolas de Tavernost prépare déjà le gâteau d’anniversai­re. M6 devrait bien fêter la saison prochaine ses 20 ans aux Girondins. Sauf exceptionn­el retourneme­nt de situation de dernière minute, le groupe télévisuel sera toujours propriétai­re du club malgré l’ouverture de discussion­s pour un rachat des Marine et Blanc ces derniers mois. La déclaratio­n du président du directoire de la chaîne, le 12 avril, reste valable : « Aujourd’hui, à la minute où je vous parle, les garanties n’ont pas été apportées pour que l’on envisage à court terme une cession. Mais, les discussion­s vont continuer jusqu’au 15 juin. Tout reste possible. »

Un délai trop court

Sauf que le 15 juin, c’est vendredi. Autant dire que ça laisse un laps de temps très court pour trouver un accord. C’est même mission impossible. Alors pourquoi le rachat des Girondins devrait une nouvelle fois capoter cette saison ? La première raison est le prix du club. Selon une informatio­n de Girondinfo­s confirmée par Nicolas de Tavernost, le propriétai­re actuel réclame 70 millions d’euros pour vendre le club. Problème, le fonds d’investisse­ment américain, GACP, propose bien moins. « Aujourd’hui, l’actif Girondins vaut 59 millions d’euros. Après, il y a un déficit de 14 millions sur 2016-2017 [20 millions sur 20172018], mais il faut aussi prendre en compte le pactole que va toucher le club à partir de 2020 avec les nouveaux droits TV », analyse l’économiste du sport, Pierre Rondeau, pour expliquer le prix assez élevé fixé par Nicolas de Tavernost.

Ce dernier affirme aussi qu’il «veut des garanties sur les investisse­ments futurs, être sûrs que les repreneurs assurent la pérennité du club. Il n’a pas cette assurance pour l’instant. » Mais sur ce point, il ne s’agirait pas que d’argent. Pour Pierre Rondeau, c’est aussi une question d’état d’esprit : « Les anciens dirigeants dirigent leur club pour des raisons affectives et non lucratives. Certains

« Les fonds d’investisse­ment ont très mauvaise presse en France. » Pierre Rondeau

sont même supporters. Alors que les nouveaux ne viennent que pour avoir des résultats et faire du business. Il y a un vrai face-à-face là. » C’est notamment pour cette raison que Nicolas de Tavernost répète qu’il ne vendra pas le club à n’importe qui. La prudence est de mise avec « les fonds d’investisse­ment qui ont très mauvaise presse en France à l’image de Gérard Lopez à Lille », ajoute l’économiste. Et comme dit le dicton : « La précipitat­ion est toujours suivie de l’infortune, la patience seule amène le salut. » Nicolas de Tavernost l’a bien compris.

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Nicolas de Tavernost ne veut pas vendre le club à n’importe qui.

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