Le fruit d’une passion sans limite
Des milliers de supporters latinoaméricains ont fait le déplacement en Russie pour suivre leur sélection nationale
Ils ont, pour la plupart, connu des voyages mouvementés : Bucaramanga-Bogota-Miami-LisbonneMoscou, Mexico-Amsterdam-ParisMoscou. Pourtant, ils sont là, frais comme des gardons, uniques propriétaires des environs de la place Rouge. Les supporters des sélections latino-américaines présentes en Russie vont encore se tirer la bourre pour remporter la palme des meilleurs supporters du Mondial.
Les Argentins sont la valeur sûre. Ils espèrent tous voir Messi soulever enfin le trophée avec l’Albiceleste. «Si on ne gagne pas cette fois-ci, c’est fini », explique Sebastian Padilla, venu de Cordoba. Ils seront plus de 20000 en Russie à crier et chanter. Quatre ans après l’inoubliable «Decime qué se siente » (dis-moi ce que tu ressens)
Và l’adresse des Brésiliens, ils sont en boucle sur un titre d’El Pepo, un chanteur de cumbia.
Les Colombiens sont revigorés.
Sensation du Mondial 2014, où ils avaient enchanté le monde, les fans colombiens veulent remettre ça. Grimé en guerrier, Alberto Rincon défend la candidature de ses compatriotes : « Les supporters se sentent très proches de cette équipe et surtout de son entraîneur, José Pekerman. C’est lui qui a redonné une identité à la sélection et, tant qu’il sera là, l’engouement sera total. Il a redonné l’amour de la patrie à tout le monde.»
Les Péruviens sont prometteurs.
Ils sont arrivés en masse en Russie. Ils attendaient ça depuis trente ans et sont contents d’être là. « L’euphorie au pays est incroyable, indique Willy Martinez. Moi-même, qui ne suis pas
VVun énorme fan, je me suis pris au jeu. Il fallait que je sois là. Le Pérou va jouer à domicile à tous les matchs.» Ils devraient être 30 000 à reprendre «Como no te voy a querer si eres mi Peru querido » (comment je ne peux pas t’aimer mon Pérou chéri).
Les Mexicains sont admirables. Les supporters d’El Tri ont du mérite. Cela va faire six éditions que les Mexicains rentrent bredouilles après les 8es de finale. Et pourtant ils en veulent encore. Raul Duenas a fait le voyage en compagnie de son père et son oncle avec «le fol espoir d’un exploit, d’une victoire qui change notre destin de perdants. Je ne sais pas si nous sommes
Vles meilleurs fans d’Amérique latine, mais on est les plus fidèles. L’espoir, c’est important.»
Les Brésiliens sont exigeants.
Battus à domicile (7-1) par l’Allemagne, ils n’ont pas encore oublié l’humiliation de 2014. S’ils sont en minorité à Moscou, ils croient au titre. « Cette fois, on n’a pas que Neymar, juge Wagner. Il y a un milieu solide, une bonne défense, un bon gardien. » De notre envoyé spécial à Moscou, Julien Laloye.
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