20 Minutes (Bordeaux)

Le tour de Rhin des Allemands

La Mannschaft a été battue (0-1) pour son entrée en lice dans le Mondial, dimanche, par une très séduisante équipe mexicaine

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Même quand il gagne, ce qui lui arrive plus souvent que le contraire, Joachim Löw tire une tronche de six pieds de long. On a donc mis du temps à faire la différence après le revers assez impensable de la Mannschaft contre le Mexique (0-1), dimanche. Mais ça a fini par arriver quand un collègue courageux a osé demander au sélectionn­eur : « Vous saviez que trois des quatre précédents champions en titre ont été sortis dès la phase de poule ? Est-ce que vous pensez que l’Allemagne peut être le suivant ? » Grimace de Löw : « Je n’ai pas de raisons à vous avancer, mais je peux vous assurer qu’on ne fera pas partie des tenants du titre maudits.» C’est la France de Jacques Chirac qui a inauguré cette pratique consistant à se foirer au moment de défendre son titre. Cet Allemagne-Mexique avait des petits airs de France-Sénégal de 2002, d’ailleurs. Après un bon début et deux occasions laissées en route, la première période a été un long renoncemen­t. Des pertes de balles incroyable­s, un déséquilib­re défensif qui ressemblai­t à du suicide… Le but de Lozano aurait dû arriver plus tôt, mais il est arrivé (35e). «En première période, on n’a pas réussi à imposer notre style habituel avec la possession, a analysé Löw. Ils nous ont fait mal sur chaque contre-attaque. » La suite a été plus conforme à l’Allemagne qu’on connaît. Le Mexique n’a plus sorti un orteil de sa surface, et les redoubleme­nts de passes ont fait frissonner l’arrière-garde de la Tricolore. Mais des frissons ne font pas des occasions tranchante­s, en dehors d’une demi-volée de Brandt sur l’extérieur du poteau. Il y a encore du chemin avant la «Grosse Kataströf», mais Hummels ne semblait pas plus confiant que cela : « Notre réveil a trop tardé. Je ne comprends pas pourquoi c’est comme ça. Nous devons gagner les deux matchs qui viennent, sinon ce sera la fin.»

Pareil coup de tonnerre est-il vraiment envisageab­le ? Les signaux négatifs étaient là avant le Mexique : une équipe très renouvelée par rapport à 2014, des résultats moins probants contre les grosses nations, et des disparités physiques… Löw va avoir chaud aux fesses dans les heures qui viennent. Mais il en a vu d’autres. Et si l’on parlait de la malédictio­n des champions en titre, on peut aussi retourner la statistiqu­e, comme Mario Gomez : « Il faut persévérer, l’Espagne [championne du monde en 2010] avait aussi perdu son premier match [cette année-là], il ne faut pas tout noircir.» De notre envoyé spécial à Moscou, Julien Laloye

« Ils nous ont fait mal sur chaque contre-attaque. » Joachim Löw

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 ??  ?? A la surprise générale, Herrera et le Mexique ont fait tomber la Mannschaft.
A la surprise générale, Herrera et le Mexique ont fait tomber la Mannschaft.

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