Deroin ne met pas d’eau dans son vin
L’ailière du MHB prévoit de se reconvertir dans la sommellerie
Alors, tout d’abord, un petit conseil. Si vous avez la chance de croiser un jour Audrey Deroin dans votre vie, prenez quelques précautions. Ne lui parlez ni de handball, ni de vin ! Pourquoi ? Car, c’est « un vrai moulin à paroles », prévient sa coéquipière Nimetigna Keïta alors que, plus subtilement, Raphaël Benedetto, son entraîneur, préfère dire qu’elle « amène beaucoup de vie ».
En tout cas, le sourire de l’internationale française (112 sélections) fait plaisir à voir, quand on sait ce qu’elle a vécu ces dernières années (deux dépôts de bilan en club et, surtout, deux ruptures des ligaments croisés). Aujourd’hui, la nouvelle ailière du Mérignac Handball a la pêche, car elle peut enfin mener son double projet : « J’ai le handball, bien sûr, mais aussi mon projet de reconversion dans la sommellerie. L’épanouissement est donc total ! » Pour ça, celle qui vient de commencer une année de formation au Cafa Formations à Bordeaux pour devenir conseillère internationale en sommellerie, a dû faire un choix de carrière à 29 ans.
« Au-dessus de personne ! »
En effet, « c’est simple en LHF (Ligue féminine de handball), on ne me comprenait pas ! Il ne faut faire que du handball pour certains ». Cet été, elle a donc décidé de rejoindre le MHB à l’échelon inférieur (D2F). Sans oublier de préciser que « ce n’est pas parce que je déguste des vins tous les jours, que je picole. Je ne suis pas bourrée à chaque entraînement ou en match [rires]. » Et ses performances sur le terrain sont là pour le rappeler, si besoin.
Lors des deux premières journées de championnat, elle a fini meilleure joueuse de son équipe. Mais ne lui dites surtout pas que c’est normal pour une internationale française : « Je ne suis au-dessus de
personne ! » Le MHB, lui, l’est peutêtre ? « On a une grosse équipe. Une internationale à chaque poste. C’est sûr qu’on peut faire peur, mais après il y a le papier et le terrain », rappelle la double vice-championne du monde (2009 et 2011).
Cette saison, le club a déposé un dossier VAP (voie d’accession au professionnalisme), pour tenter de retrouver l’élite. Et le MHB pourra compter sur «l’expérience, le talent et le leadership de sa recrue », dixit Raphaël Benedetto. Une Audrey Deroin qui, de son côté, ne manquera pas de filer quelques conseils oenologiques à son entraîneur et à ses coéquipières : « Les vins blancs de Bourgogne à l’apéritif ou avec du fromage, c’est extra ! » Si elle vous le dit.