Logement
Un prof appelle les Bordelais à offrir un toit aux étudiants
Enseignant à l’Université de Bordeaux, au collège Sciences et Technologies sur le campus de Gradignan, Marc Carrey anime par ailleurs depuis des années le Care (Centre d’aide pour la réussite des étudiants), pour aider les jeunes à réussir leur cursus dans les meilleures conditions possible. Des conditions qui ne sont plus, à ce jour, réunies, dénonce le professeur. « Je reçois beaucoup de jeunes, et de plus en plus sont prêts à arrêter leurs études car ils ne trouvent pas de logement sur Bordeaux », enrage Marc Carrey, qui assure n’avoir jamais connu situation aussi catastrophique qu’en cette rentrée, avec « plusieurs dizaines de jeunes » sans toit. « C’est un scandale social. »
Persuadé que « nous sommes tous responsables », Marc Carrey en appelle « à la conscience collective des Bordelais. » « Bien sûr qu’il y a une dimension politique à cette crise, mais il n’existe pas de baguette magique, alors j’appelle chacun d’entre nous à aider les étudiants sans toit. » L’enseignant a ainsi placardé des affiches un peu partout pour solliciter les Bordelais qui auraient une solution à proposer. Le professeur demande aussi à ce que la « logique inflationniste cesse », pointant du doigt « le phénomène Airbnb ». « Je comprends que ce soit hyper rentable, mais il faut ouvrir les yeux sur une jeunesse qu’on sacrifie, et sur une crise qui peut aussi toucher ses propres enfants. » « J’étais premier sur liste
d’attente pour intégrer le département Génie Civil depuis le 1er juillet, et j’ai été accepté le 29 août, alors que la reprise des cours était fixée au 3 septembre, raconte Olivier. J’arrive de Toulouse, et bien entendu je n’ai pas eu le temps de me retourner pour trouver un studio ou une chambre. Depuis le 1er septembre, je dors chez un copain qui a un studio dans Bordeaux, mais ce n’est pas une solution très viable. J’ai déjà fait une quinzaine d’agences sur la ville, tout est vide… » Olivier est également remonté contre le système Parcoursup, qui l’a prévenu trois jours avant la rentrée de son affectation. Marc Carrey estime qu’il faudrait trouver une centaine de logements en urgence pour combler les manques.
« Je comprends qu’Airbnb soit hyper rentable, mais c’est une jeunesse qu’on sacrifie. » Marc Carrey, enseignant