Prévention
Patrick* « ne rejette la faute sur personne ». Il estime d’ailleurs que « [ses] cinq ans de prison étaient justes ». Mais ce pédophile dont 20 Minutes a recueilli le témoignage ne peut pas s’empêcher de penser que « si l’on m’avait orienté vers les bons apprentissages, cela aurait fait deux victimes et cinq ans de prison en moins… » Président de la Fédération française des centres de ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (FFCRIAVS), Mathieu Lacambre n’en peut plus d’entendre ce genre d’histoires. D’après nos informations, le psychiatre doit formuler, ce jeudi, 35 propositions « pour une meilleure prévention, prise en charge et compréhension des violences sexuelles», lors des Journées nationales de la FFCRIAVS, qui se tiennent à Lille (Nord). Parmi elles, la mise en place d’une ligne d’écoute à destination des pédophiles « qui redoutent d’agresser des enfants ». A l’autre bout du fil, les écoutants auront pour mission d’orienter les pédophiles vers des centres de soins adaptés pour qu’ils soient rapidement pris en charge. «Ce sera de “la haute couture”, prévoit le psychiatre. Par exemple, cela ne sert à rien d’envoyer quelqu’un dans un centre à 30 km de chez lui, en pleine nuit, s’il n’a pas le permis.» Les premiers tests de cette ligne doivent être effectués à partir de mars, pour un lancement officiel prévu en juin. Vincent Vantighem
* Le prénom a été changé.