20 Minutes (Bordeaux)

Le rêve après le cauchemar pour Pablo

Le défenseur des Girondins vit son premier rassemblem­ent avec la Seleção

- Clément Carpentier

« Je vais peut-être pleurer en enfilant mon maillot », comme tout bon Brésilien qui se respecte, Pablo n’est pas du genre à cacher ses sentiments au moment d’évoquer sa première convocatio­n avec la Seleção. « Le rêve d’une vie », pour l’enfant de l’île de São Luis. Mais aussi une juste récompense pour le défenseur central des Girondins, devenu une référence à son poste. Oui, oui, on parle bien du même Pablo totalement fantomatiq­ue lors de son premier passage en Gironde, en 2015. A l’époque, celui qui joue au football depuis l’âge de 9 ans, a le mal du pays : « C’était très compliqué. Le football, la culture, l’adaptation… J’étais jeune. J’avais besoin d’avoir plus d’expérience. » Pourtant, son solide parcours au Brésil (Ceara, Grêmio, Avai et Ponte Preta) ne laissait pas présager cet échec. Souvent blessé lors de sa première saison, il ne joue plus lors de la deuxième (zéro match d’août 2016 à janvier 2017 avec Jocelyn Gourvennec).

Le Brésilien va alors prendre une décision qui va changer sa carrière : il décide de retourner jouer chez lui, en prêt au Corinthian­s. Là-bas, Pablo se révèle au très haut niveau. Il remporte le titre avec son club et surtout, il est élu meilleur défenseur du championna­t ! On commence même à parler de lui pour le Seleção. Illico presto, les Girondins rapatrient leur joueur en janvier 2018 et prolongent même son contrat (jusqu’en 2021). L’indésirabl­e fait un retour en grâce : « Quand je suis revenu, j’étais un peu plus costaud. Maintenant, oui, j’aime la France », s’amuse-t-il à dire aujourd’hui. Depuis, il confirme à chacune de ses sorties, au point d’être devenu le patron de la défense bordelaise cette saison. Et donc d’être convoqué pour la première fois en équipe nationale : « J’étais très surpris. Je ne pensais pas avoir une chance. Mon père m’a appelé pour me dire : “Tu es dans la sélection !” J’ai répondu : “C’est une blague, papa ” Non, c’était bien vrai. J’ai beaucoup pleuré et crié sur le moment avec ma femme. » Signe du destin, Pablo remplace le Parisien Thiago Silva lors de ce rassemblem­ent, l’un de ses deux modèles avec Lucio. Depuis le début de la semaine, il croise aussi sur son chemin un certain Neymar, « la star », comme il le dit. Mais comme à son habitude, le défenseur, papa d’un petit garçon, ne veut pas se prendre la tête. Il espère juste continuer « de progresser dans l’utilisatio­n du ballon » car « maintenant, le plus difficile, c’est d’y rester (en Seleção). Je ne veux pas y aller juste une fois. » À lui de saisir sa chance contre l’Arabie Saoudite, vendredi, ou face à l’Argentine mardi.

« Le plus difficile, c’est d’y rester. Je ne veux pas y aller juste une fois. » Pablo Castro

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Pablo, tout sourire, lors de sa première apparition publique avec la Seleção.

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