Des villes planchent sur l’égalité fillegarçon à la récré
Des projets voient le jour pour améliorer l’égalité filles-garçons à l’école
Dès l’école, les garçons mènent le jeu. Dans la plupart des établissements, l’espace central de la cour de récréation est monopolisé par certains garçons, qui jouent au foot, tandis que les filles (et d’autres garçons) se retrouvent relégués dans les espaces périphériques. Comment organiser une meilleure mixité à l’école primaire ? C’est la question à laquelle plusieurs communes de la région Nouvelle Aquitaine (lire l’encadré) essayent de répondre, en s’appuyant notamment sur l’expertise de la sociologue et géographe Edith Maruejouls, chargée de mission à la Métropole de Bordeaux.
Des espaces de rencontre
« On sait qu’il faut varier les plaisirs pour varier les publics, le football c’est prescriptif, analyse Edith Maruejouls. Que le foot occupe la partie centrale renvoie aussi au fait que ce qui fait valeur, c’est l’activité des garçons ». Pour autant, elle ne pense pas qu’il faille forcément donner une fonction à chaque espace de la cour : « Il faut aussi leur laisser des espaces dans lesquels ils vont décider à quoi ils vont jouer. » Une occasion d’échanger, de se rencontrer pour l’ensemble des élèves. « La mixité, ce n’est pas tout de suite de l’apaisement, prévient-elle, ce peut être aussi des conflits. Et elle peut être positive, même si elle est conflictuelle. » L’enjeu, c’est de battre en brèche les stéréotypes sexués qui isolent les enfants les uns des autres, qui empêchent par exemple les garçons de jouer avec les filles au motif que sinon, « ils sont des filles ». « En mettant en place des activités où l’on n’est pas exclu parce qu’on court moins vite ou qu’on est moins performant, pointe-t-elle, mais parce que la règle fait jeu, j’ai constaté que la plupart du temps, les enfants sont super contents. » Beaucoup reste à faire pour que les choses évoluent dans la cour de récré, mais aussi dans les cantines et les salles de classe. Edith Maruejouls assure néanmoins que l’on se dirige « vers un modèle d’école plus égalitaire ».