« On ne doit laisser aucun élève de côté »
Les résultats des évaluations des CP et CE1 sont tombés : le ministre de l’Education
Un enfant en CE1 sur deux rencontre des difficultés en calcul mental. C’est l’un des enseignements des évaluations des CP et CE1, dévoilés en exclusivité à « 20 Minutes » par le ministre de l’Education.
Ils disposeront d’un kit pédagogique sur Eduscol pour faire avancer les élèves sur les différents sujets, ce qui ne leur retirera pas leur liberté pédagogique. Les heures d’aide personnalisée doivent aussi être utilisées en ciblant les domaines de compétences dans lesquelles l’enfant a besoin d’être renforcé. Le dédoublement des classes de CP et CE1 dans l’éducation prioritaire va nous permettre d’agir à la racine de la difficulté. Et l’instruction obligatoire dès 3 ans [mesure figurant dans le projet de loi présenté ce lundi au Conseil supérieur de l’éducation] va mettre l’accent sur l’école maternelle et sur l’acquisition du langage. La réforme de la formation initiale et continue des enseignants va nous permettre aussi de renforcer leurs compétences.
Que répondez-vous aux enseignants qui estiment que ces évaluations sont inutiles puisqu’ils font déjà des diagnostics pédagogiques ?
Ce n’était pas le cas de tout le monde, et ces évaluations n’étaient pas toujours effectuées de manière complète. Oui, car ces tests ont été conçus par les meilleurs spécialistes des différents domaines et de manière scientifique. Ils n’ont pas été créés pour faire échouer les élèves, mais dans un esprit de bienveillance. Ils ne servent pas à classer les élèves, mais c’est un levier pour leur réussite.
L’autre risque pointé est que certains enseignants aient la tentation d’organiser les apprentissages en fonction de ces évaluations et non des compétences à acquérir… Ces évaluations coïncident avec les compétences fondamentales à acquérir. De plus, les apprentissages ne sont pas cloisonnés, mais sont tous reliés entre eux. Par ailleurs, cela laisse une immense marge de manoeuvre sur la nature des activités pédagogiques. Propos recueillis par Delphine Bancaud