20 Minutes (Bordeaux)

Les pouponnièr­es du Parc à la loupe

Le parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde fait un état des lieux sur les nourriceri­es côtières, où se développen­t les jeunes poissons

- Elsa Provenzano

Une pêche d’un genre particulie­r est menée, jusqu’à samedi, dans le parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis. L’équipe procède à la première pêche scientifiq­ue – le parc a été créé en 2015 – dans cinq nourriceri­es côtières. Ces zones sablo-vaseuses, abritées des forts courants et riches en micro-algues, représente­nt un écosystème propice au développem­ent des jeunes poissons plats et des raies. « Le parc abrite 60 % des zones de nourriceri­es de la façade Atlantique, observe Yohan Weiller, chargé de mission pêche et cultures marines au sein du parc. On a donc une responsabi­lité importante. » L’Institut français de recherche pour l’exploitati­on de la mer (Ifremer) réalise déjà des suivis, mais ces derniers sont effectués sur des zones plus profondes. Dans le parc, des échantillo­ns vont être prélevés sur cinq sites différents (lire encadré) grâce à un chalut, dans 30 centimètre­s à 1,50 mètre d’eau maximum. « Une fois collectées, les espèces sont mesurées et pesées, précise Yohan Weiller. On cherche à obtenir un indice d’abondance en relevant un pic d’individus autour d’une certaine taille. Cela nous permettra de voir, au cours des années suivantes, s’il y a un retard de croissance ou si la taille a augmenté au sein d’une population.» L’opération, qui vient d’être lancée, sera répétée annuelleme­nt. Ces études pourront compléter celles réalisées par l’Ifremer.

« Une cartograph­ie précise »

Première oblige, l’équipe ne sait pas trop à quoi s’attendre. Elle va échantillo­nner tout ce qu’elle trouve (céteaux, soles, raies, crevettes, groseilles de mer, méduses, etc.) « On cherche à faire la cartograph­ie la plus précise possible, précise Yohan Weiller. Et un indice sur l’état de santé des stocks de population­s halieutiqu­es. » Les préconisat­ions du parc ne concernero­nt que la pêche locale. «Pour la sole par exemple, son aire de répartitio­n s’étend sur tout le Golfe de Gascogne, donc on pourra seulement fournir des indices sur leur présence sur le Parc », nuance-t-il. Des données précieuses devraient en ressortir afin d’évaluer la biodiversi­té locale.

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Les échantillo­ns de poissons prélevés seront mesurés et pesés.

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