Les pouponnières du Parc à la loupe
Le parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde fait un état des lieux sur les nourriceries côtières, où se développent les jeunes poissons
Une pêche d’un genre particulier est menée, jusqu’à samedi, dans le parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis. L’équipe procède à la première pêche scientifique – le parc a été créé en 2015 – dans cinq nourriceries côtières. Ces zones sablo-vaseuses, abritées des forts courants et riches en micro-algues, représentent un écosystème propice au développement des jeunes poissons plats et des raies. « Le parc abrite 60 % des zones de nourriceries de la façade Atlantique, observe Yohan Weiller, chargé de mission pêche et cultures marines au sein du parc. On a donc une responsabilité importante. » L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) réalise déjà des suivis, mais ces derniers sont effectués sur des zones plus profondes. Dans le parc, des échantillons vont être prélevés sur cinq sites différents (lire encadré) grâce à un chalut, dans 30 centimètres à 1,50 mètre d’eau maximum. « Une fois collectées, les espèces sont mesurées et pesées, précise Yohan Weiller. On cherche à obtenir un indice d’abondance en relevant un pic d’individus autour d’une certaine taille. Cela nous permettra de voir, au cours des années suivantes, s’il y a un retard de croissance ou si la taille a augmenté au sein d’une population.» L’opération, qui vient d’être lancée, sera répétée annuellement. Ces études pourront compléter celles réalisées par l’Ifremer.
« Une cartographie précise »
Première oblige, l’équipe ne sait pas trop à quoi s’attendre. Elle va échantillonner tout ce qu’elle trouve (céteaux, soles, raies, crevettes, groseilles de mer, méduses, etc.) « On cherche à faire la cartographie la plus précise possible, précise Yohan Weiller. Et un indice sur l’état de santé des stocks de populations halieutiques. » Les préconisations du parc ne concerneront que la pêche locale. «Pour la sole par exemple, son aire de répartition s’étend sur tout le Golfe de Gascogne, donc on pourra seulement fournir des indices sur leur présence sur le Parc », nuance-t-il. Des données précieuses devraient en ressortir afin d’évaluer la biodiversité locale.