L’Aude ravagée
De fortes pluies ont dévasté le département du sud de la France dans la nuit de dimanche à lundi, faisant plusieurs morts. « 20 Minutes » s’est rendu à Villegailhenc.
« D’habitude, on voit ça à la télé », témoigne une habitante de Villegailhenc, dans l’Aude, qui fait les cent pas. Les voitures sont empilées, formant d’étranges sculptures, et les routes sont défoncées. Un des ponts a disparu, l’autre est bloqué par une remorque de camion. Ce sont les stigmates des inondations survenues dans le département, dans la nuit de dimanche à lundi. Le bilan humain est lourd : au moins 11 morts, 8 blessés graves et deux personnes portées disparues ont été recensés. « L’essentiel, c’est qu’on soit en vie », assure Nathalie. Et ce n’est pas une réflexion de pure forme. A 100 m, dans une maison aux volets rouges, gît encore l’une des victimes de la catastrophe, une octogénaire dont la mobilité était réduite, noyée par les
« On était même prêt à monter sur le toit. » Nathalie, habitante de Villegailhenc
flots. Nathalie a, elle, presque « tout perdu ». « Notre fils nous a réveillés en hurlant, se souvient-elle. On a commencé à tout monter au premier étage, puis la porte a explosé sous la force de l’eau et on s’est réfugié au deuxième. On était même prêt à monter sur le toit. »
A Villegailhenc, l’eau est montée à une hauteur de 3,50 m, selon l’estimation des habitants. Lundi, à la mijournée, alors que les hélicoptères de la protection civile survolent les maisons et que des agents d’ERDF viennent sécuriser les installations électriques, le village reste étrangement calme. Comme médusés, les habitants nettoient. L’animation revient en début d’après-midi quand les voisins passent les uns chez les autres pour prendre des nouvelles. Puis d’autres s’arrêtent sur le petit pont qui a tenu, saisis par le spectacle des pelleteuses qui extirpent les voitures qui n’ont pas résisté à la vague. Parmi eux, il y a Olivier. Il vient d’Ariège. « Je ne connais personne ici, mais je ne travaille pas le lundi. Alors, j’ai pris ma voiture pour donner un coup de main. » Il pourrait rester ici une semaine qu’il ne viendrait pas à bout de la boue.