Cap sur la continuité
Un premier remaniement d’ampleur du quinquennat a été annoncé, mardi, avec huit nouveaux membres, mais sans coup d’éclat
L’arrivée de huit nouveaux membres au gouvernement n’a pas constitué un coup d’éclat, mardi. « Il n’y a aujourd’hui ni tournant ni changement de cap politique », a assuré Emmanuel Macron.
Sans se presser, le remaniement est finalement arrivé, mardi. Avec huit nouveaux membres, l’exécutif cherche à se relancer. C’est « une équipe renouvelée, dynamique, dotée d’un second souffle », a communiqué l’Elysée, reconnaissant en creux un besoin d’air après l’affaire Benalla et le départ de Hulot. « Il n’y a aujourd’hui ni tournant, ni changement de cap politique », a précisé Emmanuel Macron, mardi soir, lors d’une allocution télévisée. Le chef de l’Etat a souligné « sa volonté encore plus forte » de transformation.
Le « mandat politique » de la majorité « reste le même », assure la présidence. Elle « va inscrire son action dans la continuité de la politique menée par le gouvernement et du calendrier des réformes pour les mois à venir. » Ceux qui, dans l’opposition, espéraient un changement de cap peuvent continuer de rêver. « C’est un remaniement à la fois très technique, avec des périmètres redécoupés et des figures expertes extérieures, et très politique, avec le souci du maintien des équilibres », détaille la politologue d’Ipsos, Chloé Morin. Restent alors l’affichage et les symboles. Le nouveau gouvernement respecte le principe de parité sexuelle. La société civile demeure également visible avec les arrivées des secrétaires d’Etat Emmanuelle Wargon, rattachée au ministère de la Transition écologique et Agnès Pannier-Runacher, rattachée à Bercy. « La société civile est de nouveau cantonnée à des fonctions subsidiaires après le départ de Françoise Nyssen de la Culture », tempère Olivier Rouquan, politologue et constitutionnaliste.
Ainsi, Franck Riester, nommé à la Culture, n’est que le patron d’un parti de centre droit (Agir) isolé et proche de la majorité. « Le macronisme n’attire plus, note Olivier Rouquan. On est plus dans l’affichage, avec les arrivées de Didier Guillaume à l’Agriculture et de Marc Fesneau aux relations avec le Parlement. » François Bayrou peut, lui, avoir le sourire. Son parti renforce ses positions avec la promotion de Jacqueline Gourault à un grand ministère des Territoires. Enfin, le gagnant du remaniement est le très proche Christophe Castaner nommé à l’Intérieur. « Le président a voulu consolider une fidélité car il va y avoir un redécoupage des circonscriptions et des élections », observe Olivier Rouquan. « Technique » et « politique », donc.
« On assiste aux limites de l’ouverture avec ce remaniement. »
Olivier Rouquan, politologue