Vers une hausse des produits phytosanitaires
Les viticulteurs n’ont pas été épargnés par la grêle ni le mildiou
2018 sera « vraisemblablement un très bon millésime », a annoncé lundi Allan Sichel, président du Comité interprofessionnel du Vin de Bordeaux. Oui, mais à quel prix ? Car 2018 est surtout une année qui « ne nous a pas épargnés avec encore des orages de grêle et une pluviométrie importante » laquelle a généré la propagation du mildiou. « Nous avons vécu une climatologie que nous n’avions pas connue depuis quarante ans, avance même Bernard Farges, viceprésident du CIVB. Donc il a fallu sauver les meubles. »
«Il faut bien se protéger»
Autrement dit, cette année, le tonnage de produits phytosanitaires utilisé pour traiter la vigne sera en forte augmentation. Alors même que les vins de Bordeaux sont régulièrement pointés du doigt pour leur utilisation de produits chimiques, et que le CIVB s’est engagé pour « sortir des pesticides ». Les deux hommes forts du CIVB réclament pourtant de la «compréhension». «Lorsqu’il y a des épisodes exceptionnels, il faut bien se protéger », tonne Bernard Farges. « Cela ne remet pas en cause notre volonté d’aller vers une viticulture plus engagée», surenchérit Allan Sichel. Surtout, « le tonnage de produits phytosanitaires n’est pas un bon indicateur », soutient le CIVB, car le volume global de produits utilisés peut augmenter, mais les produits « les plus toxiques » – c’est-à-dire les plus artificiels – diminuer au profit de substances plus naturelles telles que le soufre ou le cuivre. «La tendance reste à la diminution des produits les plus dangereux », insiste Bernard Farges.