Dans l’orbite de « La La Land » et « Whiplash »
Damien Chazelle reprend les ingrédients de ses films précédents dans «First Man», qui évoque la conquête spatiale
Damien Chazelle est un prof épatant. Il a appris au spectateur à jouer de la batterie dans Whiplash, l’a initié au chant et à la danse dans La La Land. Il l’envoie maintenant sur la Lune avec Ryan Gosling pour First Man, dans lequel ce dernier incarne Neil Armstrong, le premier homme qui marcha sur notre satellite en 1969. Dans ce long-métrage virtuose, Damien Chazelle s’attaque à un sujet historique, mais il utilise les mêmes ingrédients que ceux qui lui ont réussi dans ses films précédents.
Un mélange d’intime et de spectaculaire. « J’ai choisi de tourner ce film comme le ferait un témoin, espionnant à la fois les missions spatiales et les moments les plus intimes de la famille Armstrong », explique le réalisateur dans le dossier de presse. Comme dans La La Land où les numéros musicaux grandioses alternaient avec les scènes resserrées sur le duo formé par Ryan Gosling et Emma Stone.
Une ode à la persévérance. Whiplash montrait à quel point un jeune batteur de jazz pouvait souffrir pour parvenir à exceller dans son art. First Man fait une
VVdémonstration similaire. C’est au prix de leur vie de famille, et parfois de leur vie tout court, que les astronautes finissent par réussir. Damien Chazelle décrit leurs angoisses sans la moindre concession, sans jamais chercher à enjoliver leur réalité.
Un souffle épique. Vous souvenez-vous de l’ouverture de La La Land, quand les automobilistes dansent sur l’autoroute ? Damien Chazelle retrouve un souffle similaire pour les scènes spatiales de First Man.
Le spectateur reste bouche bée quand Neil Armstrong voit la Terre depuis son vaisseau. Ces
Vmoments sublimes semblent d’un coup justifier tous ses sacrifices.
Un sens du trivial et du sublime. Damien Chazelle n’angélise pas ses personnages, que le stress peut rendre aussi odieux que le prof de Whiplash. Il révèle aussi à quel point l’habitacle des vaisseaux pouvait être exigu et précaire, au point de rendre le spectateur claustrophobe. L’admiration ressentie pour les astronautes n’en est que plus grande après avoir compris les risques qu’ils ont pris. First Man donne l’impression d’avoir participé à leur aventure.
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