Football féminin
Claire Lavogez s’offre un nouveau départ aux Girondins
C’est une anecdote dont nous a fait part Jérôme Dauba, l’entraîneur bordelais, au moment de se pencher sur sa nouvelle numéro 10 : « Je me souviens que, lors notre première saison en D1, Lyon nous avait battus [1-0], grâce à un coup franc de Claire [Lavogez]. À la fin du match, elle était venue me voir pour me dire à quel point elle aimait notre façon de jouer. » Ce n’est donc pas un hasard si la Nordiste a rejoint les Girondins, pour « changer d’air », comme elle l’explique à 20 Minutes avant de retrouver l’OL, dimanche (15 h). Après un début de carrière en fanfare et une ascension fulgurante jusqu’à l’équipe de France, à seulement 20 ans en 2015, celle qui a déjà disputé une Coupe du monde est venue se relancer en Gironde. Souvent présentée comme la nouvelle pépite du football féminin français, Lavogez a dû digérer sa célébrité naissante ces dernières années : « Ce n’était pas facile à gérer ce statut. Moi, je pense que lorsqu’on a une jeune joueuse entre les mains, il ne faut pas trop en parler, la protéger, car ça peut vite devenir compliqué. » Son passage à l’Olympique Lyonnais, le meilleur club français et européen, en est peut-être le meilleur exemple : « Oui, j’ai gagné pas mal de titres. Oui, j’ai appris pleins de choses, mais je n’ai pas fait de saisons pleines et je n’ai pas été une titulaire indiscutable. Je ne jouais pas assez. » Entre les blessures et un entraîneur qui ne comptait plus vraiment sur elle, il « fallait trouver un autre club où elle pourrait s’épanouir. » Alors, Claire Lavogez a décidé cet été de poser ses valises au Haillan mais en ne signant que pour une saison : « C’est dans l’optique de voir comment ça se passe » rappelle celle qui « rêve de disputer la Coupe du monde en France en 2019 ». Le recrutement d’une telle joueuse montre, en tout cas, à quel point les Girondins veulent développer leur section féminine, même si c’est dur de lutter financièrement avec l’OL et le PSG. L’entraîneur Jérôme Dauba, lui, espère surtout que Claire Lavogez « va faire passer un nouveau cap au club ». Pour le coach bordelais, elle doit être le facteur X : « Elle doit nous faire gagner les matchs. C’est un nouveau rôle pour elle, mais je pense qu’elle aime ça. La pression ? Elle l’a depuis toujours et je pense que ça la booste. » La preuve, elle participe grandement au très bon début de championnat de son équipe (troisième de la D1 Féminine) avec un but et deux passes décisives en cinq matchs. Alors, pour rester invaincues cette saison, les Girondines compteront une nouvelle fois sur tout le talent de Claire Lavogez pour réaliser l’exploit à Lyon.
« La pression? Elle l’a depuis toujours et je pense que ça la booste. » Jérôme Dauba