« Dans le rap, on est les seuls dans notre case »
Rap Le groupe rennais Columbine se produit ces mardi et mercredi soir à l’Olympia, à Paris
Avec deux Olympia à guichets fermés ces mardi et mercredi soir à Paris (9e), plus de 5 millions de streams et des ventes plus qu’honorables pour leur troisième album, Adieu bientôt sorti fin septembre, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Columbine. L’heure n’en est pas moins aux questions pour Lujipeka et Foda C, les deux leaders du groupe de rap rennais.
Au-delà d’être l’un des titres, que vous évoque Bart Simpson ?
Lujipeka : C’est un peu une réponse à Enfants terribles, notre précédent album. Le plus grand enfant terrible de la pop culture, c’est Bart Simpson. Dans ce titre, vous parlez de vous comme le « groupe le plus détesté »…
L. : Je sens qu’on divise pas mal. Les gens qui nous aiment nous donnent énormément d’amour, comme si on faisait partie de leur famille. A côté de ça, il y a les gens qui ne comprennent pas du tout. Mais ce n’est pas grave, c’est plutôt normal, nous, on déteste plein de gens.
Foda C : Moi je m’en fous qu’on m’aime ou qu’on ne m’aime pas.
Le clip de « Cache-cache », sur un bal de fin d’année qui tourne au massacre, fait-il référence à Carrie ?
F. : C’est ouf mais, quand on le faisait, je savais que ça me faisait penser à un film et je n’arrivais pas à mettre un nom dessus.
L. : Il y a aussi un rapport à la tuerie de Columbine. Le scolaire est un thème récurrent dans nos projets. Vous semblez très influencés par la pop culture…
L. : Que ce soit le cinéma, la musique, on kiffe vraiment toute cette culture pop qui est assez accessible. Avant, on était un peu dans une niche, on citait beaucoup de références pointues. Finalement, je trouve ça plus cool d’avoir des goûts communs à plein de gens.
Un de vos titres s’intitule « Teen Spirit », une référence à Nirvana ?
L. : Oui, mais comme une dédicace. C’est le groupe de rock que j’ai le plus écouté.
F. : Les inspirations et les références, c’est vraiment du style. Ça ne vient pas d’une volonté, mais plutôt du hasard.
L. : On aime bien distiller un peu tout ce qu’on kiffe dans nos morceaux, sans en faire des tonnes.
On a parfois du mal à définir votre musique, comment la décrivez-vous ?
L. : On est un peu le fruit de notre génération. Au début, on a essayé de prendre des sons d’électro, de rock, de punk, et de tout mélanger en gardant l’étiquette rap. Il y a de plus en plus de types de rap qui émergent, nous, on est un peu seuls dans notre case. Du coup, on est un peu mis de côté.
F. : Moi, je dis qu’il ne faut pas expliquer la musique, c’est un truc inconscient. C’est une création aléatoire, c’est abstrait.
L. : Dans un an, on sera peut-être hyper mainstream. Ce sont des questions de tendances.
Propos recueillis par Clio Weickert