A Hoffenheim, l’OL croise la route de Belfodil (21h)
Football Passé par Lyon, Ishak Belfodil retrouve l’OL en Ligue des champions avec le club allemand
A 26 ans, Ishak Belfodil compte déjà plusieurs vies dans le monde du foot pro. Jugez plutôt : l’attaquant algérien d’Hoffenheim, qui retrouve son club formateur lyonnais ce mardi (20h45) en Ligue des champions, a été lancé en L1 à 17 ans par Claude Puel (2009), avant d’être transféré pour dix millions d’euros de Parme à l’Inter Milan (2013) et d’ouvrir le score face à Manchester City le 2 octobre, avec sa nouvelle équipe allemande. Le garçon a enchaîné dix clubs en huit saisons, dont un passage par le championnat émirati (2015-2016).
« Il avait beaucoup de personnalité et, parfois, il était dur à coacher. » Enzo Reale
Tout a vraiment commencé en 2008 pour Belfodil. « Après un match contre Clermont en U17, j’avais signalé Ishak à notre cellule de recrutement tant il avait été bon, raconte Armand Garrido, son premier coach à Lyon. On a récupéré un joueur dégageant de la puissance et de l’habileté technique. » Malgré sa grande taille (1,92 m), celui qui a quitté l’Algérie à 13 ans a toujours impressionné sur un terrain. «La facilité technique, la bonne vision du jeu, la force mentale… Il avait tout le talent nécessaire pour s’imposer à l’OL, assure Saïd Mehamha, qui a évolué avec lui en U19 et en CFA. Mais ça ne s’est pas fait, c’est le destin…» N’y a-t-il pas d’autres explications que la fatalité pour expliquer que ce jeune si prometteur n’ait connu que dix apparitions en L1 en deux saisons et demie? «Il manquait un peu de maturité, indique son ex-coéquipier Enzo Reale. Il avait beaucoup de personnalité et, parfois, il était dur à coacher. Disons qu’il ne se laissait pas marcher sur les pieds. » Avec la réserve lyonnaise, il a d’ailleurs eu affaire à Bruno Genesio comme coach, en 2009-2010. «Une fois, il s’était pris le bec avec lui, et Bruno l’avait viré de l’entraînement, sourit Mehamha. Mais ils s’appréciaient énormément.» «Pour moi, son caractère allait être un frein pour sa carrière et je ne l’imaginais pas autant percer, même s’il a pas mal vagabondé », ajoute Reale. Beaucoup de supporters lyonnais ont aussi halluciné en le découvrant buteur, dès la première minute de jeu, lors de la précédente journée de Ligue des champions entre Hoffenheim et Manchester City (1-2). «C’est une sacrée fierté de le voir là, s’enthousiasme Saïd Mehamha. C’est un bon pote avec qui je garde des souvenirs de Coupe Gambardella ou de son déménagement à Gerland. » Il y en a eu un paquet d’autres pour le conduire jusqu’à Hoffenheim, pile dix ans après son arrivée à l’OL.