20 Minutes (Bordeaux)

Une lueur d’espoir?

Le réchauffem­ent pourrait bouleverse­r les ressources halieutiqu­es

- Mickaël Bosredon

La Conférence sur le climat, qui s’est ouverte en Pologne, doit notamment être l’occasion de présenter des solutions contre le réchauffem­ent de la planète. En Nouvelle-Aquitaine, la pêche de certaines espèces pourrait être grandement affectée par la hausse des températur­es.

La région Nouvelle Aquitaine pourrait connaître, d’ici à 2050, le climat rencontré aujourd’hui en Andalousie, assure le conseil scientifiq­ue missionné par la région sur les effets du changement climatique. Cette hausse de la températur­e a déjà des effets directs sur le littoral océanique, et les ressources halieutiqu­es. « Outre l’augmentati­on de la températur­e de l’eau, les signaux principaux que l’on observe sont une modificati­on des apports d’eau douce [en provenance des rivières], et une modificati­on des sources de nourriture disponible­s », analyse Nathalie Caill-Milly, de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitati­on de la mer).

Les conséquenc­es déjà observées et qui risquent de s’amplifier dans les dix prochaines années, « ce sont des changement­s de distributi­on spatiale. » Par exemple, « on a pu observer que les poissons plats à affinité “eau froide” vont plutôt remonter vers le nord, et ceux à affinité “eau chaude” vont arriver. Ainsi, les indicateur­s de présence montrent une tendance à la hausse pour le céteau, un poisson plat que l’on pêche depuis longtemps chez nous, et qui est plus à affinité “eau chaude”, au contraire de la limande qui se déplace vers le nord. Pour la sole, c’est le statu quo », détaille la scientifiq­ue. Pour les autres poissons, on observe un déplacemen­t vers le nord de la zone de ponte du maquereau. Idem pour la baudroie (lotte), une espèce importante pour les pêcheries régionales : « On en voit apparaître au niveau de

l’Islande, en raison de l’augmentati­on de la températur­e des fonds islandais. »

A l’inverse, les pêcheurs ont fait remonter des captures « inhabituel­les » ces dernières années. « Nous voyons apparaître des espèces comme la carangue-coubali, la sériole-limon, le tétraodon (ou poisson-coffre), et nous avons même eu récemment quelques captures de requins-marteaux. Ce sont des espèces que l’on trouve d’habitude bien plus au sud. » Si elles sont encore peu présentes, la dorade coryphène est, elle, désormais bien installé depuis une dizaine d’années.

Derrière ces observatio­ns scientifiq­ues, se dessinent déjà de grands enjeux économique­s pour les pêcheries régionales.

Les pêcheurs ont fait remonter des captures « inhabituel­les » ces dernières années.

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A Paris, vendredi. A nos lecteurs. Chaque mardi, retrouvez « 20 Minutes » en version PDF sur le site et les applicatio­ns mobiles. Et suivez l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
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Bateau de pêche au large du phare de Cordouan (Gironde).
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