20 Minutes (Bordeaux)

L’adieu aux larmes

Alain Juppé a démissionn­é pour rejoindre le Conseil constituti­onnel

- Mickaël Bosredon

Non sans émotions, Alain Juppé a confirmé, jeudi en conférence de presse, qu’il quitterait ses fonctions de maire et de président de la métropole en mars pour siéger au Conseil constituti­onnel.

Jeudi matin, dans une salle pleine à craquer de journalist­es, d’élus, de collaborat­eurs, Alain Juppé a confirmé son départ de la mairie de Bordeaux, après presque 25 ans de mandat, pour siéger au Conseil constituti­onnel, comme annoncé mercredi soir. Les larmes lui sont montées aux yeux durant sa prise de parole. Il a beaucoup ri aussi. «Cela fait 40 ans que j’entends dire que je suis sec, froid, a-t-il dit dans un sourire. Je suis en réalité un sentimenta­l qui se cache bien.»

«Je démissionn­erai en mars de tous mes mandats électifs [maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole], a-t-il indiqué. Je ne m’attendais nullement à cette propositio­n, et j’ai dû me décider en 24 heures. » Alain Juppé a confirmé qu’il ne se représente­rait pas aux municipale­s de 2020. «J’avais prévu de l’annoncer après les élections européenne­s. J’ai la volonté de ne pas faire le mandat de trop. Je suis fier du travail que j’ai accompli dans la ville depuis près de 25 ans. Bien sûr, il y a encore tant de choses à faire. Et j’avais tant de projets en tête… Mais je sens aussi le besoin de renouvelle­ment qui monte ici et là. » Le premier édile a aussi évoqué une « raison plus personnell­e ». « La vie politique, c’est un combat, je l’ai fait pendant plus de 40 ans, toujours avec passion. Aujourd’hui, le contexte change. L’esprit public est devenu délétère. »

Alain Juppé n’a pu retenir ses larmes : « Je n’ai pas pris ma décision de gaieté de coeur. Avec Bordeaux et son peuple, nous sommes en quelque sorte un vieux couple. C’est un arrachemen­t pour moi. » « Je ne la quitte pas vraiment, puisque Isabelle et moi y garderons notre résidence. Mais je ne jouerai pas à la statue du commandeur : place maintenant à la relève. Nous ne sommes pas en monarchie et il ne me revient pas de désigner un dauphin. Je réunirai cette semaine la majorité municipale et, collective­ment, nous choisirons celui ou celle qui se présentera ensuite au suffrage du conseil municipal puis au conseil de métropole. » L’entrée au Conseil constituti­onnel, «c’est la fin de toute expression partisane, reconnaît-il, mais d’une certaine manière je continue mon engagement politique, sous une autre forme. Maintenant, le jeu est ouvert pour les municipale­s de 2020. Et ma position m’interdira de me mêler de la campagne électorale.»

«Avec Bordeaux, nous sommes en quelque sorte un vieux couple. »

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Le maire a été ému aux larmes pendant sa conférence de presse.

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