20 Minutes (Bordeaux)

« L’Eglise a pris conscience, elle réagit, mais jusqu’où ira-t-elle ? »

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Le pape réunit de jeudi à dimanche la hiérarchie épiscopale de la planète pour évoquer les scandales d’agressions sexuelles. Un changement de stratégie du Vatican? Pas selon Bernard Lecomte, journalist­e et auteur du Monde selon Jean Paul II (Tallandier).

La question de la pédophilie de certains prêtres entache le pontificat de François. Elle n’est pourtant pas récente…

Le cardinal Ratzinger a convaincu en 2001 Jean Paul II qu’il fallait prendre l’affaire au sérieux. Il a imposé aux cardinaux des règles nouvelles : centralise­r tous les dossiers, avoir une « tolérance zéro » vis-à-vis des prêtres pédophiles et une écoute des victimes. Le deuxième tournant, c’est 2010, avec les révélation­s sur le fait que les crimes pédophiles sont incroyable­ment plus nombreux qu’on le pensait. L’apparition des associatio­ns de victimes y a contribué.

Que peut-on attendre de ce sommet ?

Il serait bon que cette conférence commence par répondre à cette question essentiell­e : le crime de pédophilie est-il encore une actualité dans l’Eglise ou est-ce un vieux débat? Dans l’Eglise française, il y a un progrès incontesta­ble, qui n’est pas vrai partout, notamment en Irlande ou en Afrique.

Cette crise est-elle lourde de conséquenc­es pour l’Eglise ?

Globalemen­t, l’Eglise a pris conscience, elle réagit. Jusqu’où ira-t-elle? Je pense que les historiens diront que l’affaire de la pédophilie l’a affaiblie à un moment où elle l’est déjà par une forte déchristia­nisation en Occident.

Propos recueillis par O.G.

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