20 Minutes (Bordeaux)

La force de l’habitude

Les Lyonnais, qui affrontent le Barça mardi, sont coutumiers des exploits européens

-

Le Barça de Messi? Même pas peur ! Après avoir pris quatre points sur six en poule de Ligue des champions contre Manchester City et avoir été le premier à faire tomber le PSG en L1, l’OL a prouvé cette saison qu’il ne nourrissai­t pas de complexe contre les gros morceaux. « Nous sommes taillés pour les grands rendez-vous», assume le coach rhodanien Bruno Genesio au moment de se projeter sur ce 8e de finale aller de C1 face aux Catalans, mardi (21 h). Un état d’esprit conquérant car, depuis vingt ans, le Bayern, l’Inter, le Real ou Liverpool ont tous été surpris par Lyon. «Dès qu’on a les petites étoiles [de la Ligue des champions] sur le maillot, tout est différent à Lyon, se souvient Jean-Marc Chanelet, latéral des Gones de 2000 à 2003. Retrouver l’OL à ce niveau de la compétitio­n, ça n’est jamais un hasard. Ce club parvient souvent à se lâcher quand tout le monde l’annonce perdant. Complexer en Europe est un mal français, mais pas lyonnais. » Cela n’a pas toujours été le cas, à en croire son ex-coéquipier Sidney Govou : « Il nous fallait un premier match référence en Ligue des champions pour lancer la machine. Dans notre inconscien­t, juste avant d’affronter le Bayern en 2001, on voulait limiter la casse. Mais tout s’est bien goupillé (3-0). » L’intéressé en sait quelque chose : en vingt minutes et deux buts, Govou s’est fait un nom en Europe, à 21 ans. Et l’OL avec lui. « On a vite vu que ce succès a décomplexé tout le monde : les joueurs de l’époque, les supporters et la ville, raconte-t-il. Après le Bayern, il y a eu une récurrence des exploits lyonnais en Europe. Ces grands rendez-vous sont dans l’ADN du club.» Un avis partagé aussi par Philippe Violeau, ex-joueur du club, qui met en avant le responsabl­e de cette identité : «Cette volonté de toujours jouer pour gagner ne vient pas en claquant des doigts. C’est tout le travail et le savoir-faire de l’ère Aulas. Il est hyper présent avant ce genre de matchs et il trouve très souvent les mots justes. Chaque joueur se sent vraiment fort avant d’entrer sur le terrain. On se sent habité par un esprit différent, comme si nous n’étions pas nous-mêmes. » Une dimension quasi mystique qui ne sera pas de trop pour renverser les Blaugranas, d’autant que Nabil Fekir sera suspendu. Cela passera aussi par un Parc OL en transe. « A la base, Lyon n’était pas une grande ville de foot. Pour vraiment réveiller la ville et sublimer les Lyonnais, il fallait donc de grandes affiches, indique Sidney Govou, qui a tant connu le Gerland des grands soirs. Je vis à Lyon, et ça fait longtemps en ville que les gens ne me parlent plus que de ce match contre le Barça. »

A Lyon, Jérémy Laugier

« Ces grands rendez-vous sont dans l’ADN du club. »

Sidney Govou, ex-joueur de l’OL

 ??  ?? En septembre 2018, l’OL avait réalisé un exploit en battant Manchester City.
En septembre 2018, l’OL avait réalisé un exploit en battant Manchester City.

Newspapers in French

Newspapers from France