20 Minutes (Bordeaux)

Consommer des fruits de raison

L’arboricult­ure fruitière raisonnée propose une voie médiane, qui ne bannit pas les produits phytosanit­aires, mais en limite l’utilisatio­n

- Pierre Brun

Ni biologique, ni intensive. Mais où donc situer l’agricultur­e raisonnée, et en l’occurrence l’arboricult­ure fruitière raisonnée ? « Si vous en parlez à des producteur­s, avance Bérengère Bosi, rédactrice en chef de la revue spécialisé­e L’Arboricult­ure fruitière, ils vous diront que cela veut tout et rien dire. » Et pour cause : alors que l’agricultur­e biologique est synonyme de labels encadrés, l’agricultur­e raisonnée est un concept encore flou, de l’ordre de la méthode pas strictemen­t définie. « C’est une tendance vers une agricultur­e moins gourmande en intrants, en eau, en pesticides qui, en arboricult­ure, a commencé avec les producteur­s de pommes. » Plus précisémen­t, explique Daniel Sauvaitre, président de l’Associatio­n nationale pommes poires (ANPP), qui rassemble deux tiers des producteur­s de pommes et un tiers des producteur­s de poires français, « il faut remonter au tout début des années 1990, quand l’Organisati­on internatio­nale de lutte biologique a donné la définition de ce que l’on appelait alors l’agricultur­e intégrée. L’agriculteu­r doit, en bon agronome, s’associer le concours de la nature, des prédateurs, d’un sol vivant, de tous les éléments qui permettent d’avoir la production la plus naturelle possible, et ne recourir à des intrants que lorsque le risque économique pour la culture est avéré. » En clair, on ne bombarde pas son verger avec des pesticides à la moindre petite bête et on n’arrose pas à grande eau dès que la températur­e monte un peu.

« Mais il ne faut pas mentir aux gens, insiste Bérengère Bosi. L’arboricult­ure raisonnée n’interdit pas l’utilisatio­n des pesticides. En revanche, elle recommande de ne les utiliser qu’en dernier recours. » Pour cela, il y a nécessité à « bien connaître son verger : grâce à des stations météo connectées, un matériel d’irrigation avec des sondes précises, etc. » Le savoir, c’est le pouvoir !

« L’arboricult­ure raisonnée n’interdit pas l’utilisatio­n des pesticides. » Bérengère Bosi, journalist­e

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L’objectif est de tendre vers une production aussi naturelle que possible.

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