La photo sur Insta, un mal localisé
La quête d’images parfaites pour les poster sur Instagram peut contribuer à endommager certains sites naturels
Les géotageurs sont-ils des vandales ? Avec 95 millions de photos et de vidéos publiées chaque jour sur Instagram, l’impact de la géolocalisation des photos sur le réseau social peut être dévastateur.
A Paris, la rue Crémieux (12e) a vu sa fréquentation exploser à cause du géotag : environ 40 000 publications sont référencées pour cette artère de 144 m. Excédés, les habitants ont fait appel à la municipalité. Depuis, des barrières et des panneaux pour sensibiliser sur le respect de la vie des habitants ont été installés, explique la Mairie de Paris.
Protection de la nature
Plus au sud, à Valensole (Alpes-de-Haute-Provence), les agriculteurs sont exaspérés, rapporte France 3 : les visiteurs abandonnent leurs déchets n’importe où, piétinent les cultures, entrent sur les champs en voiture, s’allongent au milieu de la lavande, etc. Plusieurs acteurs ont donc décidé de réagir. En novembre 2018, un office du tourisme avait déjà demandé aux visiteurs de ne pas géolocaliser leurs photos pour éviter les invasions d’instagrameurs.
Cet été, l’organisation de protection de la nature WWF a suivi le mouvement et a lancé une campagne contre la géolocalisation, proposant d’inscrire « I protect nature » (ce qui redirige les utilisateurs vers son site) à la place du lieu de la prise de vue. Depuis, de plus en plus de touristes adoptent cette attitude. « Je ne donne jamais le nom exact des lieux par souci de préservation de l’environnement, raconte Guillaume, 29 ans, qui, s’il avoue ne jamais regarder les posts de ses proches, publie des photos soignées de paysages ou de plats. Raconter mes voyages fait partie de moi, c’est une sorte de passage obligé. »