Etudiants recherchent logement désespérément
Dans une ville attractive où les loyers ont bondi, les jeunes peinent à trouver un logement
Depuis 2017, la crise du logement étudiant à Bordeaux empoisonne la rentrée universitaire. C’est encore le cas cette année, dans une ville toujours attractive, mais dont les offres pour de petites surfaces sont insuffisantes. Avec une hausse des prix de 11,07%, la capitale girondine est aussi la ville de France avec la plus importante inflation sur les loyers, relève l’Unef dans son classement.
« Pas de stocks d’offres »
«Le vrai souci, ce sont les prix. Ils savent très bien qu’à Bordeaux, tout se louera, alors pourquoi présenter un bien à un prix abordable ? » commente Jeff, étudiant. Le syndicat étudiant Unef demande l’encadrement des loyers pour enrayer cette hausse, particulièrement élevée à Bordeaux. « On a environ dix demandes pour une offre, explique Jean-Pierre Ferré, directeur général du Crous Bordeaux Aquitaine. Mais il y a toujours des admissions possibles parce qu’il y a des réorientations, des désistements. » Dans l’objectif de loger 10 % des étudiants bordelais (contre 8 % aujourd’hui), le Crous compte sur la livraison de 1 500 logements supplémentaires dans les prochaines années. Du côté du parc locatif privé, ce n’est pas rose non plus. Certaines agences immobilières annoncent la couleur d’entrée, affichant « plus de locations » sur leur vitrine, pour éviter de refouler systématiquement les étudiants et leurs familles.
«On n’a pas de stock d’offres, tout se reloue immédiatement », explique Jean-Marie Duffoire, directeur général d’Argus Immobilier à Bordeaux. L’agence Argus de Gambetta en est réduite à demander aux étudiants en quête d’un logement de se présenter juste après le passage du facteur, dans l’espoir d’un recommandé qui annoncerait le départ d’un locataire…