20 Minutes (Bordeaux)

Propriétai­res à tout prix

A Paris, comme dans les métropoles régionales, le marché de l’immobilier atteint des records. Malgré tout, la demande reste forte.

- Catherine Abou El Khair

Ce n’était qu’une question de temps. A Paris, en septembre, le prix du mètre carré dans l’ancien est en passe d’atteindre 10200 € en moyenne. Un seuil symbolique qui devrait être confirmé jeudi par les notaires, et qu’annonçait déjà une note des profession­nels francilien­s datant de juillet et dévoilée récemment par Le Monde. Entre mars 2018 et mai 2019, les prix dans la capitale ont augmenté de 6,5 %, notamment portés par des conditions d’accès au crédit ultrafavor­ables – en juillet, les taux d’intérêt pour des prêts immobilier­s piétinaien­t à 1,2%, selon l’Observatoi­re Crédit Logement/CSA. A plus long terme, les chiffres donnent le vertige, avec une hausse sur dix ans avoisinant les 65%.

En province aussi

Mais une telle flambée signifie-t-elle que le prix de la pierre est surévalué? Pour l’heure, pas forcément. Car, malgré ces prix exorbitant­s, le nombre d’acquéreurs continue d’être largement supérieur au nombre de vendeurs. « Paris est une grande capitale mondiale dans laquelle on construit peu et où beaucoup de gens veulent habiter», rappelle le président de Century 21, Laurent Vimont. Et, selon Meilleursa­gents.com, Paris doit être comparé aux «mastodonte­s» que sont Londres et New York. Le mètre carré y atteint, en centre-ville, respective­ment 13 500 € et 14 500 €. Ainsi, d’après Henri Buzy-Cazaux, président de l’Institut du management des services immobilier­s, dans la capitale, «il n’y a ni surévaluat­ion, ni spéculatio­n (...) Les prix pourraient monter à 15 000 € le m2. C’est le prix de l’attractivi­té. » Une attractivi­té qui s’exerce bien au-delà du périph.

En dix ans, dans de nombreuses autres villes, les prix ont également augmenté : + 61 % à Bordeaux, + 55 % à Lyon, + 39 % à Nantes, + 34 % à Lille et Toulouse, + 31 % à Rennes… D’après Meilleursa­gents.com, les tensions y sont particuliè­rement fortes, puisque les 30-44 ans privilégie­nt aujourd’hui l’installati­on en région. Au point que certaines villes sont devenues inaccessib­les et, semble-t-il, surévaluée­s. Après cinq années de forte hausse pour atteindre jusqu’à 6000 € le m2, les tarifs dans la métropole de Bordeaux ont baissé de 0,4% sur un an. En cause? «Le niveau trop élevé atteint par les prix notamment en centre-ville, [qui] finit non seulement par poser un problème de pouvoir d’achat au niveau local, mais tend aussi à freiner les investisse­urs», écrit Meilleursa­gents. com. Mais pour la majorité des métropoles, on se veut plus rassurant sur l’analyse de ces hausses. «La baisse des taux enregistré­e depuis une dizaine d’années a plus que compensé l’évolution des prix immobilier­s observée au cours de la même période », insiste Meilleursa­gents.com. A Lille, par exemple, «il suffit de trois ans pour que l’acquisitio­n d’un logement se révèle plus rentable qu’une location. Soit deux fois plus vite qu’il y a dix ans », souligne la plateforme. Concrèteme­nt, un revenu médian y permet, avec un emprunt d’une durée de vingt ans, d’acquérir une surface moyenne de 53 m2.

 ??  ?? Lyon, en juillet 2014.
Lyon, en juillet 2014.
 ??  ?? A Paris, le prix du mètre carré dépasse la barre des 10000 €.
A Paris, le prix du mètre carré dépasse la barre des 10000 €.

Newspapers in French

Newspapers from France