Période de vaches maigres
Le manque de liquidités des propriétaires américains inquiète les supporters
Depuis lundi soir, c’est un défouloir sur les réseaux sociaux. Les supporters des Girondins, très déçus de la fin du mercato du club au scapulaire, tirent à boulets rouges sur les propriétaires américains. Il leur est reproché le décalage entre leurs paroles et les actes. L’entraîneur, Paulo Sousa, a bien résumé la situation, après le match à Lyon : « Quand ils parlent derrière pour essayer de motiver nos supporters, en donnant une place… Les rêves, non. C’est important qu’il y ait dedans beaucoup de réalisme. »
Retour sur investissement
Alors, que se passe-t-il avec les deux fonds d’investissement américains? Selon nos informations, les relations entre Joe DaGrosa et les dirigeants de King Street (propriétaire du club à 86 %) sont extrêmement tendues. Le premier demande régulièrement plus d’argent pour restructurer le club et développer le sportif, alors que le projet présenté au départ devait s’autofinancer. Les seconds, arrivés la fleur au fusil dans le monde du foot, souhaitent avoir un retour sur investissement rapide et ne veulent (déjà) plus lâcher un euro.
Cette attitude de King Street est assez récente. En effet, le club a pu investir sur un entraîneur sollicité (Paulo Sousa), un directeur du football confirmé (Eduardo Macia) ou encore du personnel, sans véritable restriction dans un premier temps. En début de mercato, les Girondins faisaient des offres de transferts secs. Plus de deux mois après, même un prêt avec option d’achat obligatoire, comme pour Rémi Oudin, n’était plus possible. Autre exemple marquant, l’interminable dossier Aït Bennasser. Selon les informations de 20 Minutes, King Street n’a jamais donné totalement son feu vert pour obtenir le prêt du milieu de terrain de Monaco. Il a fallu que Fortress (le fonds d’investissement prêteur pour acheter le club) se porte garant sur l’option d’achat obligatoire.
Si Paulo Sousa peut être déçu et frustré par ce mercato, il peut néanmoins se satisfaire d’avoir obtenu six nouveaux joueurs, dont Laurent Koscielny. «Si tu gagnes, peu importent les joueurs, tout va bien, confie un dirigeant du club. Si tu perds, même en ayant recruté Messi au mercato, tout ira mal. » Mais c’est quand même plus facile de gagner avec Messi dans son équipe.