Oumiha veut rester maître du monde
Le poids super léger toulousain espère obtenir un titre mondial amateurs avant le titre suprême aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2020
Arbitrage erratique, affaires de corruption… Empêtrée dans ses problèmes de gouvernance, la boxe a malgré tout réussi à sauver sa place dans le programme olympique. Sofiane Oumiha pourra donc viser le plus beau des titres dans une petite année, quatre ans après avoir décroché l’argent aux Jeux de Rio, où s’était aussi révélé Tony Yoka. «Si j’ai fait le choix de rester en amateurs, c’est aussi pour décrocher cette médaille d’or à Tokyo», indique le poids léger de 24 ans, battu en finale des Jeux européens à Minsk (Biélorussie), fin juin. Mais d’ici là, le Toulousain va tenter de conserver son titre de champion du monde amateurs à Iekaterinbourg, en Russie (à partir de samedi et jusqu’au 21 septembre). En raison de la reconfiguration des catégories olympiques, Sofiane Oumiha, titré en 2017 chez les moins de 60 kg, va combattre en moins de 64 kg. «J’ai dû prendre un peu de masse, même si au final ça n’a pas changé grand-chose, assure-t-il. Mais pourquoi ne pas ramener un deuxième titre de champion du monde?» Même en cas de doublé, cela ne suffira pas au capitaine de l’équipe de France pour garantir sa place aux Jeux de Tokyo. Certes, la boxe reste un sport olympique, mais la Fédération internationale (AIBA), en charge des championnats du monde, n’organisera pas le tournoi des Jeux. Il faudra donc passer par les tournois qualificatifs olympiques. D’où la prudence de Sofiane Oumiha : « L’objectif, dans un premier temps, ce sont les qualifications olympiques.» Ainsi, deux TQO sont programmés, en mars 2020 à Londres, puis en mai, sans doute à Paris.
Loin des tumultes de son sport, et avant, sans doute, de passer professionnel, le Haut-Garonnais ne pense qu’à aller au bout de ses rêves dorés. Sans soucis financiers, comme cela a pu être le cas durant les mois qui ont suivi sa médaille au Brésil, où son style spectaculaire et sa spontanéité l’avaient révélé au grand public. « Je n’ai plus de problèmes à ce niveau, grâce à des partenaires privés, indique le jeune boxeur. Je réussis à me débrouiller et je suis dans les meilleures conditions pour ma quête olympique.» Lorsqu’il ne s’entraîne pas, Sofiane Oumiha garde un oeil sur son Boxoum, la salle de boxe qu’il a ouverte voici un an, dans le quartier Papus à Toulouse. « Cela prend un peu plus d’ampleur chaque jour, se réjouit-il. Nous sommes plus de 150 licenciés. C’est satisfaisant à titre personnel. » Autant qu’une médaille d’or aux Jeux olympiques ?
« Je n’ai plus de problèmes [financiers], grâce à des partenaires privés. » Sofiane Oumiha, boxeur