« Mes héros se révèlent au fur et à mesure que j’écris », confie l’écrivaine de fantasy
Le tome II de l’intégrale du « Fou et l’Assassin », de l’écrivaine Robin Hobb, sort en France
Avec 4 millions d’exemplaires vendus de ses (nombreuses) oeuvres, Robin Hobb devance un certain George R.R. Martin et ses dragons du « Trône de fer ». Alors que les éditions Pygmalion sortent mercredi le tome II de l’intégrale du Fou et l’Assassin, traduite par Arnaud Mousnier-Lompré, l’autrice américaine de littérature fantastique a accepté de répondre à nos questions.
Au travers des pages du « Fou et l’Assassin », vos personnages ont une vie longue et compliquée. Pourquoi les torturer ainsi ?
Je ne connais personne qui ait une vie parfaitement lisse. Chaque jour n’est pas une « promenade à poney sous le soleil de mai ». Comme Tolkien l’a observé, les expériences agréables qu’un personnage a subies sont vite racontées et ne sont pas intéressantes à lire.
Parmi tous les livres que vous avez écrits sur le personnage de Fitz Chevalerie, quel est votre préféré ?
Le premier, L’Apprenti Assassin. Il est toujours très intrigant de rencontrer des personnages pour la première fois et de les voir se dévoiler sur le papier. En tant qu’écrivaine, je ne planifie ni ne structure l’avenir de mes personnages avant de commencer à écrire. Ils se révèlent et racontent leur histoire au fur et à mesure que j’écris. Dans « Le Fou et l’Assassin », pourquoi n’écrivez-vous plus que du point de vue de Fitz Chevalerie ? Une histoire doit toujours être racontée du point de vue du personnage le mieux placé par rapport à l’action. Imaginez que vous essayez de raconter l’histoire de Cendrillon. Si le seul point de vue était celui du prince, la plus grande partie de l’histoire serait perdue.
La fantasy est très populaire depuis quelques années…
Ce que vous prenez pour une résurgence de la fantasy vient d’un autre phénomène : des gens admettent enfin ce qu’ils aiment lire et regarder. Les gens peuvent-ils un jour se lasser de la magie, des dragons, des quêtes épiques et de la chevalerie ?
La fantasy a toujours eu un lectorat. Chacun d’entre nous a un dragon à affronter, chaque jeune se lance dans une quête, qu’il s’agisse de son premier emploi ou de ses études. Les récits conserveront leur originalité pour la simple raison que chaque écrivain est un être humain unique. Certaines personnes vont se lasser de la fantasy et passer à autre chose. D’autres nouveaux lecteurs vont y entrer.