Rencontre au sommet de la solitude
Deux trentenaires en quête de l’âme soeur dans Paris, c’est le sujet de Deux Moi. Cédric Klapisch retrace les parcours parallèles de Mélanie (Ana Girardot) et Rémy (François Civil), deux solitaires tentant de trouver l’amour sur leurs téléphones portables. « On passe tant de temps les yeux fixés sur nos écrans qu’on est plus seuls que jamais», s’étonne Ana Girardot. Cédric Klapisch retrouve les comédiens qu’il avait déjà dirigés dans Ce qui nous lie. Il a écrit pour eux ce conte moderne pétillant à souhait. La solitude est le thème principal de Deux Moi. Bien qu’ils vivent dans le même immeuble, Mélanie et Rémy, que le spectateur imagine faits l’un pour l’autre, ne se regardent pas et peinent donc à se rencontrer. Pour sortir de la déprime, chacun se confie à son psychiatre respectif (Camille Cottin et François Berléand, fort drôles). « Les deux trouvent chez leurs psys de vraies personnes à qui parler, un contact humain que les réseaux sociaux ne peuvent remplacer », précise Ana Girardot. Il y a un peu de nous dans ces personnages à la dérive car Cédric Klapisch les rend immédiatement attachants.
Revigorant
C’est sur les applis de rencontres que le duo cherche vainement l’amour. «C’est flippant de penser que ce sont des algorithmes qui vous disent qui est fait pour vous ! » s’exclame Ana Girardot. Coups d’un soir ou copains de lycée brièvement retrouvés (Pierre Niney, irrésistible) ne sortent pas le duo de la déprime. Pourtant, chacun se reconstruit doucement jusqu’à un dénouement revigorant, gorgé d’espoir. « Il faut que nous arrêtions de nous comparer les uns aux autres par écrans interposés et que nous vivions vraiment », insiste Ana Girardot. C’est le message que distille malicieusement Deux Moi.