20 Minutes (Bordeaux)

La cuisine centrale teste des recettes contre le plastique

La cuisine centrale va tester des solutions pour le conditionn­ement des repas et leur cuisson

- Elsa Provenzano

Bannir le plastique, une matière pouvant induire des perturbati­ons endocrinie­nnes, c’est le défi que se prépare à relever le Sivu, la cuisine centrale de Bordeaux et Mérignac. Celle-ci livre 23 000 repas par jour, notamment aux cantines des écoles maternelle­s et élémentair­es. Et ce n’est pas une mince affaire dans cette véritable usine de la restaurati­on collective, qui emploie 110 personnes et dont le coeur de la chaîne de production est la cuisson sous vide en poches plastique. L’établissem­ent territoria­l en régie directe a pris les devants de l’interdicti­on du plastique fixée à 2025 (loi Egalim) dans la restaurati­on collective et a déjà lancé plusieurs expériment­ations pour dégoter la meilleure alternativ­e, alors même que le secteur industriel n’a pas de solutions clés en main pour répondre à cette mutation.

Depuis deux ans, il s’est saisi de cette problémati­que, qui a aussi alerté des usagers et en particulie­r des collectifs de parents bordelais. En visitant ses locaux, on mesure l’ampleur de la tâche à accomplir : le plastique est omniprésen­t, et pas seulement sur les tenues de cosmonaute­s des agents. Dans l’espace conditionn­ement, on découvre des piles impression­nantes de barquettes en plastique utilisées pour livrer les repas.

Dès octobre, elles seront remplacées par des barquettes en cellulose, bio sourcées et bio compostabl­es, déjà testées avec succès. « Ce ne sera probableme­nt qu’une réponse intermédia­ire », nuance Christophe Simon, directeur général du Sivu. D’autres matériaux sont à l’étude (verre, céramique, inox).

Du côté de la cuisson, elle était jusqu’ici réalisée pour moitié à basse températur­e dans des poches sous vide. « On va partir sur des bacs inox, mais toujours thermoform­és, c’est-àdire entourés d’une poche plastique pour mettre le vide, parce qu’actuelleme­nt pour le faire directemen­t sur un bac inox, les méthodes ne sont pas tout à fait satisfaisa­ntes », pointe Coline Salaris-Borgne, chargée de mission santé et conditionn­ements pour le Sivu.

Il ne s’agit pas de repousser l’échéance de la fin du plastique, assure-t-elle, mais de changer au plus vite, courant 2020, avec cette méthode intermédia­ire, tout en préparant une solution pérenne. « Les aliments sont entièremen­t isolés du plastique, il n’y a donc plus de problème de perturbate­urs endocrinie­ns. En revanche, pour faire le vide, il y a du plastique, mais sa consommati­on est réduite de 30%.» La cuisine centrale veut mettre toutes les chances de son côté pour trouver la meilleure recette.

Dès octobre, les barquettes plastique seront remplacées par des barquettes en cellulose.

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La moitié des cuissons est jusqu’à présent réalisée dans des poches sous vide.

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