Toujours plus de familles en attente
Selon le Samu social de Paris, dimanche, 1 221 personnes, soit des centaines de familles, ont contacté le 115 et n’ont pas obtenu de réponse à leur demande d’hébergement. L’hiver dernier, les Hôpitaux publics de Paris (AP-HP) avaient aussi indiqué être confrontés « de plus en plus régulièrement à des cas de mères en situation de précarité qui n’ont aucun lieu d’hébergement à la sortie de la maternité ». D’où l’ouverture, pour les accueillir, de 90 places d’hébergement d’urgence. Une goutte d’eau dans l’océan.
Manque d’adaptation
La majorité des places en centre d’hébergement d’urgence sont en effet réservées à des hommes isolés. Or, constate Christophe Robert, délégué général de la Fondation AbbéPierre, «de plus en plus de familles sont venues grossir les rangs de ces mal-logés. Mais le parc d’hébergement d’urgence n’a pas su s’adapter à cette nouvelle donne. »
Rares sont les centres consacrés aux familles et, pour des raisons de sécurité, il est difficile de mixer les populations dans un même lieu. Par ailleurs, les places en Cada (centre d’accueil de demandeurs d’asile) et en Huda (centre d’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile) sont trop peu nombreuses. Du coup, les familles qui ne parviennent pas à trouver refuge dans ces centres d’hébergement d’urgence atterrissent au mieux dans les hôtels sociaux, « déjà saturés », observe Christophe Robert.
« Il faut mobiliser les bâtiments publics pour mettre ces familles à l’abri, propose Christophe Robert. Il faut aussi réadapter le parc de l’hébergement d’urgence aux familles, tout en développant les places en Cada.»