20 Minutes (Bordeaux)

De l’eau courante dans les squats

La Métropole bordelaise souhaite, quand cela est possible, développer l’accès à l’eau dans les habitats précaires

- Elsa Provenzano

« Le président de Bordeaux Métropole a pris un engagement fin mai 2019 pour qu’il y ait de l’eau dans tous les squats, en commençant par les sites lui appartenan­t», se félicite Maxime Ghesquière, président de Dynam’eau. Cette associatio­n oeuvre depuis quatre ans dans l’agglomérat­ion pour apporter de l’eau et proposer des sanitaires aux occupants des squats. Sur ce sujet sensible, elle a été confrontée au « mille-feuille institutio­nnel », explique son président, puisqu’il implique les communes, la métropole, le conseil départemen­tal, la préfecture, l’agence de l’eau, l’agence régionale de santé, etc. Elle se réjouit donc qu’une étape ait été franchie avec la création d’une Mission squat pour avancer sur le sujet.

« L’eau est un élément de vie et de survie qui doit être apporté immédiatem­ent, souligne Jean Touzeau, chargé de la délégation habitat, logement et politique de la ville à la Métropole. Il faut faire évoluer les choses quand cela est possible, en respectant les lois de la République. » Comprenez, en respectant les compétence­s de chacun des acteurs. Même sur un terrain appartenan­t à la métropole, il faut par exemple l’accord préalable de la commune concernée pour le raccordeme­nt à l’eau. « L’installati­on se fera en fonction de chaque situation du terrain (bien privé, bien métropolit­ain, bien communal…) et aussi en fonction des occupants en situation irrégulièr­e ou pas », précise Jean Touzeau.

Ce sont les services internes de la métropole qui vont s’occuper des raccordeme­nts, sans faire appel à l’associatio­n Dynam’eau. «Je trouve ça malheureux qu’on ne soit pas associés, car nous avons une connaissan­ce du milieu et nous avons créé un comité de gestion de l’eau sur plusieurs sites, regrette Maxime Ghesquière. Mais, tant mieux s’il y a une volonté de faire avancer les choses, si l’on ne devait être que des lanceurs d’alerte sur le sujet, c’est déjà très bien ». « On s’appuie sur l’expérience de tous », nuance Jean Touzeau. L’installati­on de l’accès à l’eau est « en cours » dans les squats de l’agglomérat­ion. Un problème est de les identifier puisque les bâtiments abandonnés et occupés temporaire­ment ne sont pas tous recensés. Une difficulté est la durée de vie moyenne d’un squat, qui s’établit entre trois et six mois. Entre 2 000 et 4 000 personnes vivraient dans ces habitats précaires dans l’agglomérat­ion.

Entre deux mille et quatre mille personnes vivraient en squat dans l’agglomérat­ion.

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Une installati­on réalisée par Dynam’eau dans un squat de Bègles.

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