De l’eau courante dans les squats
La Métropole bordelaise souhaite, quand cela est possible, développer l’accès à l’eau dans les habitats précaires
« Le président de Bordeaux Métropole a pris un engagement fin mai 2019 pour qu’il y ait de l’eau dans tous les squats, en commençant par les sites lui appartenant», se félicite Maxime Ghesquière, président de Dynam’eau. Cette association oeuvre depuis quatre ans dans l’agglomération pour apporter de l’eau et proposer des sanitaires aux occupants des squats. Sur ce sujet sensible, elle a été confrontée au « mille-feuille institutionnel », explique son président, puisqu’il implique les communes, la métropole, le conseil départemental, la préfecture, l’agence de l’eau, l’agence régionale de santé, etc. Elle se réjouit donc qu’une étape ait été franchie avec la création d’une Mission squat pour avancer sur le sujet.
« L’eau est un élément de vie et de survie qui doit être apporté immédiatement, souligne Jean Touzeau, chargé de la délégation habitat, logement et politique de la ville à la Métropole. Il faut faire évoluer les choses quand cela est possible, en respectant les lois de la République. » Comprenez, en respectant les compétences de chacun des acteurs. Même sur un terrain appartenant à la métropole, il faut par exemple l’accord préalable de la commune concernée pour le raccordement à l’eau. « L’installation se fera en fonction de chaque situation du terrain (bien privé, bien métropolitain, bien communal…) et aussi en fonction des occupants en situation irrégulière ou pas », précise Jean Touzeau.
Ce sont les services internes de la métropole qui vont s’occuper des raccordements, sans faire appel à l’association Dynam’eau. «Je trouve ça malheureux qu’on ne soit pas associés, car nous avons une connaissance du milieu et nous avons créé un comité de gestion de l’eau sur plusieurs sites, regrette Maxime Ghesquière. Mais, tant mieux s’il y a une volonté de faire avancer les choses, si l’on ne devait être que des lanceurs d’alerte sur le sujet, c’est déjà très bien ». « On s’appuie sur l’expérience de tous », nuance Jean Touzeau. L’installation de l’accès à l’eau est « en cours » dans les squats de l’agglomération. Un problème est de les identifier puisque les bâtiments abandonnés et occupés temporairement ne sont pas tous recensés. Une difficulté est la durée de vie moyenne d’un squat, qui s’établit entre trois et six mois. Entre 2 000 et 4 000 personnes vivraient dans ces habitats précaires dans l’agglomération.
Entre deux mille et quatre mille personnes vivraient en squat dans l’agglomération.