La rapide radicalisation des accusées
Elles sont toutes les quatre assises sur le même banc, mais évitent que leur regard ne se croise. Toutes encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Lundi s’est ouvert devant la cour d’assises spéciale de Paris le procès dit des « bonbonnes de Notre-Dame». Cinq femmes, dont l’une était absente, sont soupçonnées d’avoir fomenté deux attentats, l’un à la voiture piégée devant la cathédrale, l’autre au moyen de couteaux à BoussySaint-Antoine (Essonne).
A la barre, les enquêteurs de personnalité racontent le basculement de ces femmes dans le djihad. Elles ont toutes un point commun : elles ont peiné à trouver leur place au sein de leur famille ou dans la société. Ainsi, Ornella Gilligmann, qui a commencé à pratiquer l’islam vers 19 ans, s’est éloignée progressivement de sa famille qui ne supportait plus sa pratique. Devant les juges, cette mère de 32 ans a reconnu avoir tenté de se rendre en Syrie avec ses trois enfants en 2015.
Inès Madani, souvent présentée comme la «tête pensante» de ce commando de femmes, s’est radicalisée à cause d’une amie de sa soeur, qui lui a proposé de partir en Syrie avec elle. Sarah Hervouët, elle, assure avoir été « stabilisée» par sa conversion en 2014. Elle s’est convertie sur Internet, cachant à ses parents cette décision qu’ils ne découvriront qu’à la suite de son interpellation après avoir tenté de rejoindre la Syrie. Elle affirme avoir voulu se rendre sur place pour faire de l’humanitaire. Dans le box, la jeune femme verse quelques larmes en entendant l’enquêtrice évoquer son parcours. Le procès est prévu pour durer jusqu’au 13 octobre.