20 Minutes (Bordeaux)

La rapide radicalisa­tion des accusées

- Caroline Politi

Elles sont toutes les quatre assises sur le même banc, mais évitent que leur regard ne se croise. Toutes encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Lundi s’est ouvert devant la cour d’assises spéciale de Paris le procès dit des « bonbonnes de Notre-Dame». Cinq femmes, dont l’une était absente, sont soupçonnée­s d’avoir fomenté deux attentats, l’un à la voiture piégée devant la cathédrale, l’autre au moyen de couteaux à BoussySain­t-Antoine (Essonne).

A la barre, les enquêteurs de personnali­té racontent le basculemen­t de ces femmes dans le djihad. Elles ont toutes un point commun : elles ont peiné à trouver leur place au sein de leur famille ou dans la société. Ainsi, Ornella Gilligmann, qui a commencé à pratiquer l’islam vers 19 ans, s’est éloignée progressiv­ement de sa famille qui ne supportait plus sa pratique. Devant les juges, cette mère de 32 ans a reconnu avoir tenté de se rendre en Syrie avec ses trois enfants en 2015.

Inès Madani, souvent présentée comme la «tête pensante» de ce commando de femmes, s’est radicalisé­e à cause d’une amie de sa soeur, qui lui a proposé de partir en Syrie avec elle. Sarah Hervouët, elle, assure avoir été « stabilisée» par sa conversion en 2014. Elle s’est convertie sur Internet, cachant à ses parents cette décision qu’ils ne découvriro­nt qu’à la suite de son interpella­tion après avoir tenté de rejoindre la Syrie. Elle affirme avoir voulu se rendre sur place pour faire de l’humanitair­e. Dans le box, la jeune femme verse quelques larmes en entendant l’enquêtrice évoquer son parcours. Le procès est prévu pour durer jusqu’au 13 octobre.

Newspapers in French

Newspapers from France