20 Minutes (Bordeaux)

L’abandon du métro est loin de faire l’unanimité

De vifs échanges ont eu lieu ce vendredi lors du conseil de Bordeaux Métropole, au lendemain de l’annonce de l’abandon du métro

- Mickaël Bosredon

Le métro est enterré, mais il n’est pas mort. Car s’il n’était pas forcément prévu de débattre sur les mobilités vendredi, les échanges se sont malgré tout enflammés sur le sujet, à l’occasion d’une délibérati­on sur le bilan du réseau TBM pour l’année 2018.

«Ce projet est une folie»

Très clairement, le métro, il y a les élus pour et les élus contre. Ces derniers ont été les plus nombreux à s’exprimer vendredi. Comme Michel Duchène, élu bordelais et vice-président en charge des grands projets d’aménagemen­t urbain, inquiet d’entendre que le président de la métropole considère qu’il pourrait quand même se faire d’ici à 20 à 25 ans. « Ce projet de métro est une folie, prétend Michel Duchène, un ancien Vert qui a rallié Alain Juppé en 1995. Le métro, au-delà de son coût, c’est une manière de faire croire que les technologi­es, les gadgets, vont nous sauver. Il faut prendre des mesures radicales qui pourraient permettre de diminuer le nombre de voitures qui entrent dans la métropole. Nous pourrions ainsi mettre en place un péage sur la rocade, en la rendant gratuite à partir de deux personnes dans un véhicule. Et rendre les transports en commun totalement ou partiellem­ent gratuits.» Gérard Chausset, adjoint au maire (sans étiquette) de Mérignac, pense la même chose. « On nous parle souvent de Toulouse et de ses 28 km de métro. Mais c’est la ville la plus embouteill­ée de France aux heures de pointe, donc ils n’ont absolument pas réglé leurs problèmes. » L’élu mérignacai­s pense que d’autres solutions existent. «Je souhaitera­is qu’on arrête le tramway bashing : c’est un outil efficace. Certes, il a des faiblesses, mais on va réaménager les 74 rames et récupérer 10% de capacité. »

Un plan à 5,3 milliards d’euros

Mais le métro a aussi ses partisans. Max Guichard, président du groupe communiste à la métropole, a un plan très ambitieux. « Notre métro d’agglomérat­ion serait un réseau de 38 km, avec deux lignes nord-sud, est-ouest, qui traversera­it huit communes, avant que les 28 communes puissent en bénéficier. Nous estimons son coût à 5,3 milliards d’euros, mais la charge pour la métropole serait de 20 millions d’euros par an, sur cinquante ans. En revanche, il faudrait mettre en place des taxes. » Tous les élus sont d’accord pour dire, comme l’a souligné le maire de Mérignac Alain Anziani (PS), qu’aujourd’hui «le sujet d’agacement de la population qui revient sans cesse est celui du temps perdu dans les transports». Pour lui, il faut en priorité régler le problème de « l’entrée et la sortie de la métropole, et cela nécessite une coopératio­n avec les autres territoire­s ». Autre urgence, selon le maire de Mérignac : «la liaison entre la rive droite et la rive gauche, avec de nouveaux ponts ». Et enfin, mieux desservir la zone de l’Aéroparc, qui concentre 40 000 salariés.

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Contrairem­ent à Toulouse, Bordeaux attend toujours son métro.

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