Quelques milliers de militants marchent «à contre-courant»
Des dizaines de milliers d’opposants à la PMA pour toutes ont défilé à Paris
Les organisateurs attendaient 600000 manifestants. Le cabinet Occurrence en a compté 74500. Et, à titre de comparaison, ils étaient 100 000 lors de la première action contre le mariage pour tous, en 2012. Moins nombreux qu’escompté, les opposants à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes, mesure portée par le gouvernement et actuellement débattue au Parlement, n’en étaient pas moins déterminés, dimanche, lorsqu’ils ont défilé à Paris.
Un combat vain ?
Sabine, 53 ans, était venue pour faire «partie d’une grande famille». «Cette famille qui protège les familles. Et pour moi une famille c’est un papa, une maman», a-t-elle expliqué. «Il ne faut pas provoquer artificiellement l’absence d’un père », s’est exclamé Loïc, 32 ans. «Une société qui met en avant le désir d’enfant plutôt que sa protection est une société qui va générer des difficultés», a clamé Yves, 71 ans, qui était davantage venu «alerter» que nourrir l’espoir d’un gouvernement qui reculerait. «Depuis presque deux ans, nos tentatives de dialogue n’ont jamais abouti (…). Il ne reste plus que la rue pour être entendus », a déclaré la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de La Rochère. Selon un sondage Ifop (septembre), une très large majorité de Français soutiennent l’ouverture de la PMA aux femmes seules (68%) et aux lesbiennes (65%). «On sait qu’on est seuls, qu’on marche à contre-courant, a concédé Loïc, 29 ans. Cette loi va passer, mais je pourrai dire à mes enfants que je me suis battu. » Contacté par 20 Minutes, Yann Raison du Cleuziou, maître de conférences à l’université de Bordeaux et auteur d’Une contre-révolution catholique, Aux origines de la Manif pour tous (Seuil), a nuancé. «Il y a eu un certain défaitisme, ces dernières semaines, dans leurs rangs. Mais j’ai l’impression que cette manifestation a reconstitué un capital militant. A voir ce qu’ils feront dans les jours à venir.»