Gros plants sur les tomates à Château Guiraud
Le domaine de Sauternes cultive 482 espèces dans un but pédagogique
Shokoladnoe chudo, nain japonais, podland pink, zakopane. Ces noms ne vous disent sans doute rien, pourtant il s’agit d’espèces différentes de tomates. A Château Guiraud, à Sauternes (Gironde), on peut en trouver… 482. «On avait commencé par en planter une cinquantaine l’année dernière, s’amuse Clémence Planty, l’une des responsables du domaine. J’avoue, on a un peu craqué cette année.» Pourquoi un premier grand cru s’est-il aventuré dans la production de tomates? En réalité, l’objectif n’est pas tant la production, que l’expérimentation et la pédagogie. Explications. Pour produire son vin, Château Guiraud utilise deux cépages, le sémillon et le sauvignon blanc. « En 2001, nous avons voulu davantage varier les ressources génétiques de ces cépages, pour enrichir la complexité aromatique de nos vins, explique Clémence Planty. Nous nous sommes équipés d’un conservatoire, pour collecter différentes variétés. Aujourd’hui, nous en avons 75, qui nous servent pour de l’expérimentation et notamment de la microvinification. »
«Expliquer la diversité»
Ce conservatoire a aussi un rôle pédagogique, notamment pour les 12000 visiteurs accueillis chaque année au domaine. «Et c’est là que nous avons eu l’idée d’expliquer la diversité variétale par le biais d’un jardin de tomates, parce que c’est plus parlant que des cépages.» L’objectif de Château Guiraud, avec ce conservatoire des cépages, est de «sublimer le vin par la complexité aromatique, poursuit Clémence Planty. Quand vous faites votre salade de tomates, si vous prenez dix variétés différentes, cela va vous faire une explosion d’arômes en bouche. C’est pareil pour le raisin.» Le domaine s’est aussi pris de passion pour la production de légumes, car il a aussi planté plusieurs variétés de courges et de courgettes. Des produits que l’on retrouve à la carte du restaurant du château, La Chapelle, ouvert en février 2018.