20 Minutes (Bordeaux)

« On disait qu’il était fini »

Souvent blessé, Charles Ollivon est revenu au bon moment pour être titulaire en bleu

- De notre envoyé spécial au Japon, William Pereira

Il est revenu sur le pré seulement en mars. Et, après avoir joué huit matchs, le troisième ligne a été appelé comme réserviste pour le Mondial. Charles Ollivon, un joueur dont on ne dit que du bien, n’avait aucune raison d’avoir des incertitud­es sur sa présence au sein du groupe France.

Le seul truc qui aurait pu l’empêcher de gagner son billet pour le Japon, c’est son corps et cette omoplate fracturée à deux reprises. Une blessure rare, habituelle­ment réservée aux accidentés de la route, qui l’a touché pour la première fois il y a deux ans et demi. « Beaucoup de gens disaient qu’il était fini, raconte son coéquipier à Toulon et ami d’enfance, Anthony Etrillard. Il a démarché beaucoup de chirurgien­s et il a eu beaucoup de refus.» C’est à Toulouse qu’il finit par trouver le chirurgien de la deuxième chance. « Je suis resté à la clinique pendant huit jours, confiait-il à L’Equipe. J’ai eu deux anesthésie­s générales. Ç’a été très lourd. »

S’en est suivi une saison blanche et un retour de courte durée, à cause d’une rechute. Celle de trop, murmure-t-on. Lui dira qu’il n’a jamais abdiqué. Pas question de repenser à une formation ou à un autre métier. Le but, c’est le Mondial au Japon. «Quelque part, au fond de moi, j’y croyais à ce destin, à cette Coupe du monde, à pouvoir la jouer », explique-t-il. Le gaillard persiste, repart de zéro, travaille seul jusqu’à reprendre au printemps. La suite est royale : une place dans le groupe des 37, puis des 31 pour le Mondial. Charles Ollivon probable titulaire en quarts de finale face aux Gallois, c’est avant tout l’histoire d’une abnégation.

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Malgré ses blessures, Ollivon se fixait comme objectif de disputer le Mondial.

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